Thèse soutenue

Les formateurs en travail social : une professionnalisation impossible

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Auteur / Autrice : Christophe Verron
Direction : Alain Vilbrod
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 19/12/2013
Etablissement(s) : Brest
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'études et de recherche en sociologie (1995-...) - Laboratoire d'Études et de Recherche en Sociologie
Jury : Président / Présidente : Bertrand Ravon
Examinateurs / Examinatrices : Alain Vilbrod, Bertrand Ravon, Michel Chauvière, Charles Gadéa
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Chauvière, Charles Gadéa

Résumé

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La présente thèse étudie le processus de professionnalisation, pour l’heure inabouti, d’un groupe, les formateurs en travail social, qui n’est pas vraiment parvenu à s’adapter aux mutations de son environnement.Sur la base d’une vaste enquête nationale croisant étude des archives, investigations quantitative et qualitative, nous avons repéré les évolutions du métier, ses atermoiements, les difficultés rencontrées par ces professionnels.Nés dans les années 1920, en parallèle de l’invention du travail social, les formateurs, pour la quasi totalité issus des terrains professionnels, sont devenus rapidement incontournables dans toutes les écoles missionnés pour préparer des hommes et des femmes à exercer, qui le métier d’éducateur, qui celui d’assistantes de service social, etc. Pour autant, l’extension massive et rapide du secteur social a généré l’arrivée, au sein de ces centres de formation, d’acteurs issus d’autres horizons tels que le champ de la formation professionnelle et celui de l’université. Ces nouveaux venus vont interroger les compétences des professionnels déjà dans la place, qui ont construit leur légitimité sur leur expérience, refusant le passage par la qualification et l’obtention d’un titre de formateur. Subissant de plein fouet les logiques de rationalisation managériale et budgétaire, les formateurs ont pu en mesurer les conséquences : évolutions des pratiques professionnelles, dérégulation du cadre d’exercice, identités professionnelles mises à mal. Cependant, l’absence de collectif tangible en capacité de défendre les intérêts de ses membres renforce les stratégies individuelles et les identités liées à son lieu d’emploi. L’étude de ce groupe professionnel en proie même à un processus de déprofessionnalisation s’inscrit dans une dynamique plus globale qui touche les formateurs des métiers de la relation.Le cadre théorique et disciplinaire de cette thèse est principalement celui de la sociologie des groupes professionnels, mais il emprunte aussi à la sociologie des identités et aux sciences de l’éducation et de la formation.