Thèse soutenue

"Don et anonymat : la question des identités"
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Auteur / Autrice : Mohamed Amine Benjelloun
Direction : Pierre Le CozMarcel Rufo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Pathologie humaine. Ethique
Date : Soutenance le 27/06/2013
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Marseille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Anthropologie bio-culturelle, droit, éthique et santé (Marseille)
Jury : Président / Présidente : Philippe Pedrot
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Le Coz, Marcel Rufo, Philippe Pedrot, Maurice Corcos, Philippe Duverger, Jean Robert Harle
Rapporteurs / Rapporteuses : Maurice Corcos, Philippe Duverger

Résumé

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A travers notre pratique de pédopsychiatre confronté au vécu de familles interpellées par la question du don de gamètes ou d'organes, il nous a semblé que nombre d'apories traversant les phénomènes de la donation et de l'anonymat n'étaient pas pris en compte par la médecine.Si le don et l'anonymat traversent toute la médecine au point que celle-ci les a hissé au rang de principes, ils ne font pas l'objet d'un enseignement ou d'une réflexion approfondie. La philosophie et la littérature apportent aussi certaines réponses possibles . Le don est un présent sans la présence, portant en lui une part d'abandon, sans raison, à quelqu'un qui ne demande rien, puisque justement il ne saurait pas qu'on lui a donné. L'anonymat permet de s'effacer, pour pouvoir rencontrer l'Autre, au plus prés. Ceci commence dès l'origine, pour permettre au sujet d'approcher dans l'errance et le doute une rencontre avec l'inconnu et le dehors, loin d'une altérité qui ne serait que radicale. Enfin, la question du don d'organes, du don de gamètes, de l'anonymat obligent à repenser simultanément la question de la relation et celle de l'identité. Le donneur et le receveur se rencontrent, l'un est obligatoirement plongé dans le temps de l'autre : comment construire une sphère propre et une sphère de l'autre, une intersubjectivité qui rendrait possible la communication entre matériaux d'origine différente ? Comment reconnaître ego et alter, comme des ipséités ? Les concepts d'identité narrative, d'histoires empêtrées, permettent de dépasser la question de l'anonymat. L'anonymat protégerait alors l'identité. Et mieux, permet alors à la reconnaissance, toute éthique, d'advenir.