Thèse soutenue

Rôle des récepteurs nicotiniques dans l'apprentissage et la mémoire olfactive chez l'abeille domestique, apis mellifera : étude des sous-unités amelaα7 et amelα8 par interférence d'ARN

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Auteur / Autrice : Thierry Louis
Direction : Monique Gauthier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences, comportement, cognition
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Toulouse 3

Résumé

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L'acétylcholine est le principal neurotransmetteur excitateur du système nerveux central (SNC) des insectes, particulièrement abondant au sein des structures impliquées dans l'olfaction et la mémoire. Le rôle des récepteurs nicotiniques dans l'apprentissage olfactif chez l'abeille a fait l'objet de nombreux travaux basés sur le conditionnement du réflexe d'extension du proboscis (REP). L'injection intracérébral d'antagonistes nicotiniques couplée au conditionnement a montré que 2 types de récepteurs nicotiniques coexistent au sein du cerveau et qu'ils sous-tendent deux fonctions différentes : les récepteurs sensibles à la mécamylamine sont nécessaires pour le rappel d'une information alors que les récepteurs sensibles à l'a-bungarotoxine (a-bgt) sont requis pour la formation de la mémoire à long terme. Dans le génome de l'abeille, on trouve 11 gènes codant pour des sous-unités nicotiniques, 9 de type alpha et 2 de type beta. Nous avons donc étudié le rôle des récepteurs contenant la sous-unité Amela7 ou Amela8 dans le conditionnement olfactif du REP en réprimant l'expression de ces sous-unités par l'interférence d'ARN. Nous avons tout d'abord démontré l'efficacité de l'injection intracérébrale de siRNA pour réduire l'expression des sous-unités ciblées. Les résultats montrent que la sous-unité Amela8, présente au sein de récepteurs nicotiniques localisés dans les lobes verticaux, est impliquée dans les processus de rappel. Les récepteurs comportant Amela7 participent au processus d'acquisition d'un conditionnement discriminatif et à la formation d'une mémoire à long terme spécifique induite par un conditionnement absolu. Le rôle possible de cette sous-unité dans la perception olfactive est discuté. La comparaison de ce travail avec les études pharmacologiques suggère que les récepteurs sensibles à la mécamylamine comportent la sous-unité Amela8. L'hypothèse que les récepteurs sensibles à l'a-bgt contiennent la sous-unité Amela7 ne peut être retenue.