Thèse soutenue

Une production polygraphique, creuset d’expérimentation critique ? : l'"Œuvre" de Guillaume Colletet (1616-1658)

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Auteur / Autrice : Sabine Biedma
Direction : Fanny Népote-Desmarres
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres modernes
Date : Soutenance le 21/09/2012
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Patrimoine, littérature, histoire (Toulouse)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Emmanuelle Mortgat-Longuet, Alain Génetiot, Olivier Guerrier
Rapporteurs / Rapporteuses : Valeria Pompejano, Claudine Nédelec

Résumé

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Cette étude montre comment une production polygraphique du début du XVIIe siècle (celle de Guillaume Colletet, 1616-1658), dont la forme résulte de contraintes extérieures à des motivations proprement littéraires (facteurs socio-économiques, effritement du savoir humaniste au profit d’une culture mondaine ascendante), transcende l’éclatement qui lui est imposé en instrumentalisant la polygraphie comme un levier d’expérimentation littéraire. Dans ce creuset polygraphique, les différents textes ainsi que les grands pôles de la production (poésie, traduction, théorie), qui auraient dû rester hétérogènes, sont consciencieusement mis en relation dans un dialogue fécond. De sorte que, dans un mouvement réflexif et autocritique permanent, pratique et théorie, en interaction perpétuelle, s’entremêlent, en même temps que l’œuvre n’en finit plus de se réécrire. Ce faisant, s’élabore un va et vient dialectique, ciment des différentes productions, les constituant de facto en Œuvre. Mais bien plus, étant elle-même mouvement de reprise permanent, elle incite à replacer, au-delà d’elle, toutes les œuvres dans le temps progressif de leur fabrication et plus généralement dans l’histoire, ouvrant la porte à l’écriture d’une Histoire littéraire critique éminemment moderne. Un tel exemple incite à terme à ouvrir une réflexion de l’ordre de la philosophie de l’art : quelles sont les conséquences sur la conception du Beau d’une œuvre qui ne se pense plus comme un monument, mais comme un mouvement ?