Paysage et dépaysement dans l’œuvre de Michelangelo Antonioni : de "Blow Up" à "Identification d’une femme"
Auteur / Autrice : | Nicolas Droin |
Direction : | Laurence Schifano |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études cinématographiques et audiovisuel |
Date : | Soutenance le 06/12/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Dubois |
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Schifano, Philippe Dubois, Giorgio De Vincenti, Francis Vanoye | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Dubois, Giorgio De Vincenti |
Résumé
L’œuvre d’Antonioni constitue un champ privilégié pour initier une étude du paysage dans l’art cinématographique. Notre étude se focalise sur le dépaysement cinématographique d’Antonioni, de Blow up (1966) à son retour en Italie avec Identification d’une femme (1982). Notre étude vise à marquer l’importance d’une conception mouvante et cinéplastique du paysage, intégrant la question du montage, du mouvement (de l’image et dans l’image), pour dégager les forces rythmiques, métamorphiques et plastiques de l’image-paysage au cinéma. A partir de ces forces, nous souhaitons ouvrir la question du paysage à l’aune de la notion de dépaysement. Le dépaysement constitue un matériau opérant pour penser l’image cinématographique, sa déterritorialisation, son mouvement. Dépayser le paysage entraîne chez Antonioni un dialogue avec l’Histoire de l’art qui implique de repenser les questions esthétiques majeures du XXème siècle (de l’abstraction à l’art informel, en passant par le Land Art et la performance) dans le champ d’une étude cinématographique. La question du dépaysement nécessite de proposer de nouveaux outils pour penser le paysage au cinéma. Nous proposons de nommer « entre-paysage » la constitution d’un paysage qui intègre les processus propres à l’image cinématographique dans sa plastique, en nous appuyant sur les notions d’intervalle et d’entre-image. Un « entre-paysage » cinématographique, tel qu’il est possible de le définir dans l’œuvre d’Antonioni, ouvre une mobilisation plastique de l’image-paysage qui nous permet d’interroger en retour la pratique artistique contemporaine.