Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Catherine Chatel
Direction : François Moriconi-Ebrard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La mesure de l'urbanisation en Europe (Russie, Turquie comprises) de 1800 à 2010 permet de renouveler la vision de l'urbanité du continent. Les données inédites de la base Europolis portent sur 10 000 agglomérations urbaines de plus de 10 000 habitants. L'analyse d'une série d'indicateurs met en évidence la tendance à la dispersion de la population dont rendent compte le grand nombre de petites agglomérations, l'absence de très grandes agglomérations, le caractère récent de l'urbanisation, ou la réunion d'agglomérations dans de vastes entités urbaines que conforte l'expansion spatiale actuelle. Le morcellement du phénomène urbain fait écho à la division politique du continent. Dans le modèle proposé, trois dynamiques de peuplement, image, maillage et treillage, sont associées à trois modes de contrôle de l'espace relatifs à trois formes d'institutions qui se sont épanouies en Europe au cours de l'histoire, l'Église l'État moderne, l'empire. Les trois structures spatiales se combinent à travers les échelles et le temps. Elles permettent ainsi de comprendre l'impact des formes de peuplement héritées sur la répartition de la population ainsi que les décalages dans l'évolution de l'urbanisation alors que le continent connaît une croissance démographique et urbaine inédite au cours des deux derniers siècles. La concentration urbaine favorisée par l'État a été nuancée par cette tendance à la dispersion, l'instabilité politique et les guerres. Trois structures supranationales se distinguent : la dorsale et la transversale Est-Ouest se fondent sur des régions de fortes densités de villes, et s'opposent à un espace oriental polarisé par quelques grandes concentrations urbaines.