Développement et caractérisation de détecteurs gazeux à micro-pistes et micro-motif pour des faisceaux intenses de Hadrons
Auteur / Autrice : | Maxence Vandenbroucke |
Direction : | Damien Neyret, Bernhard Ketzer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique des Particules |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 6 en cotutelle avec Technische Universität (Munich, Allemagne) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Depuis l’invention de la chambre proportionnelle multifilaire en 1968, les détecteurs gazeux ont transformés les expériences de physique des hautes énergies. Les performances des chambres à fils ont beaucoup amélioré la précision des mesures jusqu’à ce que le flux de particules atteigne 104 Hz/mm2, la limite pour les détecteurs à lecture par fil. Pour dépasser cette limite, de nouveaux concepts de détecteurs gazeux sont apparus dans les années 1990, les Détecteurs Gazeux à Micro Motifs ou MPGD pour “Micro-Pattern Gas Detectors” en anglais. Avec l’avènement d’une nouvelle génération d’expériences, ces technologies connaissent un regain d’intérêt. En particulier les dé- tecteurs GEM et Micromegas ont prouvé qu’ils pouvaient atteindre une résolution spatiale meilleure que 100 μm, une résolution temporelle de 10 ns à un flux de particules supérieur à 106 Hz/mm2. Cette thèse est consacrée au développement, à la conception et à la caractérisation de ces détecteurs. La première partie de cette thèse porte sur le développement d’une chambre à projection temporelle, TPC pour “Time Projection Chamber” en anglais, destinée aux haut flux de particules. Traditionnellement lue par des chambres à fils, ces détecteurs sont limités par la charge d’espace crée par les ions qui remontent dans le volume de dérive. Il est donc nécessaire de neutraliser ces ions à l’aide d’une grille dont l’utilisation limite la fréquence de déclenchement à ∼ 1 kHz. Grâce à leur suppres- sion intrinsèque des ions, une lecture à base de GEM est envisagée pour lire une TPC sans avoir à recourir à une grille. Un prototype de 7 cm d’espace de dérive équipé de pads hexagonaux a été as- semblé à Munich. Munie de l’électronique AFTER dédié aux MPGDs, le détecteur a été testé à l’aide du faisceau d’électrons de l’accélérateur ELSA à Bonn, en Allemagne. Une seconde période de test à l’aide de muons de haute énergie a permis de démontrer les bonnes performances de la GEM-TPC. La seconde partie de cette thèse décrit le développement de la prochaine génération de détecteurs Micromegas pour l’expérience COMPASS-II. Les nouveaux Pixels Micromegas devront supporter un flux de hadrons de 5 × 106 Hz/mm2. Des tests avec les détecteurs actuels ont montré leur limitation en termes de flux de particules et de probabilité de décharge. Une réduction de cette probabilité d’un facteur de 10 à 100 est nécessaire. Ceci est à l’origine d’un programme de R&D qui a conduit à deux solutions : la pré-amplification par feuille de GEM et la protection des pistes par une structure resis- tive à base de résistances enterrées. Chacune de ces technologies a été testées avec des prototypes de 40×40 cm2, lus par l’électronique APV dans l’environnement de l’expérience COMPASS. Des résultats prometteurs en terme d’efficacité, de résolutions spatiale et temporelle sont présentés.