Thèse soutenue

Environnementalistes et Mbororo : esquisses des représentations de l'espace au Parc National de Waza (extrême-nord Cameroun)

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Auteur / Autrice : Alex Tsitsy Sijoscky
Direction : Frank Alvarez-Péreyre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie
Date : Soutenance le 13/11/2012
Etablissement(s) : Paris 5
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019)
Jury : Président / Présidente : Cécile Leguy
Examinateurs / Examinatrices : Frank Alvarez-Péreyre, Cécile Leguy, Serge Bahuchet, Jean-Emile Mbot, Marie Roué
Rapporteurs / Rapporteuses : Serge Bahuchet, Jean-Emile Mbot

Résumé

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Cette thèse traite des conflictuelles entre les Environnementalistes (Etat du Cameroun, Projet Waza-Logone, agents du parc, Ongs internationales) et les pasteurs semi-nomades mbororo au Parc National de Waza, en période d’urgence écologique. Ils ont lieu sur un même territoire où le triptyque conservation - protection - valorisation en termes d’activités pratiquées par les Environnementalistes croise le pastoralisme semi-nomade, la collecte des matériaux de construction et des produits alimentaires spécifiques aux Mbororo. Chaque activité induit des conflits de même nature. Comme objet d’étude, les conflits montrent l’ignorance réciproque des légitimités et intérêts qu’ont chaque groupe de protagoniste face à l’autre, à un premier niveau de l’étude. La progression du travail de recherche identifie les représentations de l’espace, comme les noyaux centraux de la pérennité des conflits. Elles font agir les personnes qui les produisent, sans qu’elles n’en soient conscientes. Ainsi chez les Environnementalistes, le territoire abritant le Parc National de Waza est une banque de la biodiversité génétique in situ, parce que toute la biodiversité y vit. Il est un produit commercial valorisé par le tourisme, car la délectation des paysages nécessite une contrepartie financière. C’est aussi un espace approprié par l’Etat du Cameroun, qui en est le propriétaire légal. Tandis que chez les Mbororo, on parle d’un espace exproprié à cause de l’expulsion orchestrée par les Environnementalistes, qui est un acte de dépossession du territoire ancestral. La plantation et le lieu de mémoire sont deux autres représentations, puisque le ravitaillement en produits floristiques, la connexion à leur être et à la nature se font encore sur ce territoire. Ayant pris la mesure des conflits et les limites constatées par rapport à leur résolution, les représentations de l’espace sont des éléments importants à cerner, pour arriver à une accalmie définitive. Celle-ci passe par la convergence des compétences née de l’association des Environnementalistes, des Mbororo et des chercheurs, dans l’élaboration des solutions pratiques adaptées aux contextes local et international, dans lesquels s’inscrivent ces conflits. Ce qui fait que par une anthropologie appliquée, nous préconisons la conjonction des intérêts écologiques et sociaux adaptés à ce cas précis