Auteur / Autrice : | Yola Le Caïnec |
Direction : | François Thomas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes cinématographiques |
Date : | Soutenance le 15/12/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Maxime Scheinfeigel |
Examinateurs / Examinatrices : François Thomas, Maxime Scheinfeigel, Gilles Menegaldo, Sylvie Rollet |
Mots clés
Résumé
À l’aube des années cinquante, l’œuvre de George Cukor interroge sa double réputation de cinéaste sophistiqué et de "cinéaste des femmes" acquise durant les années trente et consacrée en 1939 par Femmes. Le traitement privilégié du féminin dans ses films est renforcé dans le contexte d’après-guerre. En 1950, Cukor réalise la comédie sociale romantique Comment l’esprit vient aux femmes et le drame social Ma vie à moi : tous deux racontent un destin de femme et représentent une aspiration de relier positivement le féminin au drame. Les femmes y prennent en charge l’action et y construisent les motifs de leur libération, tels que la solidarité. Le passage des années cinquante aux années soixante se joue dans la confirmation que le féminin, que j’étudie comme un genre troublé (Judith Butler), et le cinéma de Cukor sont reliés et interagissent dans le sens de la modernité jusqu’à la distance libératrice des années soixantedix et au dernier film du cinéaste, Riches et Célèbres (1981). Certaines formes cinématographiques nouvelles, imaginaires et quasi expérimentales (Gaston Bachelard), s’avèrent particulièrement représentatives du travail de Cukor par leur récurrence dans les effets scéniques et le jeu des actrices. Face à la comédie qui émanciperait les femmes de leur destin par le dérèglement social et comportemental, le drame féminin cukorien favoriserait le surgissement d’héroïnes capables de prendre en charge leur libération à l’écran. Il y aurait alors un faux paradoxe entre la banalisation des caractères que Cukor met en scène et son travail de direction toujours très élaboré à l’endroit de ses actrices, placées dans la double épreuve de leur talent et d’une certaine représentation de la condition féminine.