Thèse soutenue

Réunion maloya : La créolisation réunionnaise telle qu'entendue depuis sa musique traditionnelle

FR
Auteur / Autrice : Benjamin Lagarde
Direction : Jean-Luc Bonniol
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie
Date : Soutenance le 13/12/2012
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
Jury : Président / Présidente : Monique Desroches
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Luc Bonniol, Monique Desroches, Christian Ghasarian, Jean Jamin, Philippe Vitale
Rapporteurs / Rapporteuses : Christian Ghasarian, Jean Jamin

Résumé

FR  |  
EN

Le présent travail se concentre sur la documentation du maloya. En effet, il est apparu que les informations disponibles à son sujet ne remplissaient pas les attentes que l'on est en droit de formuler à l'égard d'une pratique inscrite depuis octobre 2009 sur la liste représentative du patrimoine immatériel mondial définie par l'UNESCO. Après avoir résumé les connaissances disponibles à l'égard du maloya considéré, bien que sous d'autres noms, comme la « musique des Noirs » depuis le début de la colonisation bourbonnaise, nous plongeons dans l'histoire réunionnaise des années 1960-2000. Celle-ci porte la marque de l'opposition idéologique ayant tendu à cliver les insulaires de part et d'autre de la revendication autonomiste vis-à-vis de la France. Le maloya y apparaît des plus malléables et sa contribution à la définition d'une identité réunionnaise contemporaine y est interrogée au fil d'une histoire qu'il nous donne à entendre de manière unique. À partir de notre connaissance du rôle rituel du maloya, nous proposons toutefois de renverser l'approche habituelle pour l'entendre et le penser depuis l'univers sémantique des usagers d'une musique religieuse. Dégageant une typologie des répertoires du maloya ainsi que ses différentes acceptions régionales, ce sont les tendances évolutives de ce dernier qui apparaissent dans notre analyse, démontrant ainsi son rôle dans la créolisation locale. Derrière ces usages sociaux de l'art, c'est aussi la figure du « Noir » (le « Kaf ») que l'on voit ainsi évoluer dans l'île, rappelant et son association au maloya et son caractère déterminant sur le plan culturel insulaire.