Thèse soutenue

Etude de l'activité gélatinase dans plusieurs modèles expérimentaux de lésions cérébrales néonatales chez la souris

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Auteur / Autrice : Priscilla Linda Omouendze Mouaragadja
Direction : Philippe Leroux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie cellulaire
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Rouen
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normande de biologie intégrative, santé, environnement (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)

Résumé

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Les désordres neurologiques néonataux constituent un problème de santé publique majeur. Les dernières études épidémiologiques montrent que la prématurité est à l’origine de près de la moitié des handicaps d’origine cérébrale de l’enfant. Les formes les plus fréquentes des lésions cérébrales sont les leucomalacies périventriculaires (4 et 15 % des enfants vivants, nés avant 33 semaines), et les hémorragies intracrâniennes (40 % des prématurés nés entre 33 et 35 semaines). Les stratégies de neuroprotection restent difficiles à mettre en oeuvre car il est primordial de ne pas interférer avec les processus neuro-développementaux. Des travaux antérieurs ont montré que l’activateur tissulaire du plasminogène (t-PA) participe à la formation de lésions cérébrales chez le nouveau-né. Plusieurs voies de signalisation peuvent être impliquées, nous avons étudié la voie qui met en jeu l’activation des métalloprotéinases de la matrice extracellulaire (MMPs) via la plasmine. Nous nous sommes plus particulièrement intéressés aux gélatinases (MMP-2, MMP-9) qui sont impliquées dans les processus de dégradation de la barrière hémato-encéphalique en conditions ischémiques chez l’adulte. Dans la première partie de ce travail de thèse, nous avons mis au point un modèle animal des hémorragies intracrâniennes du prématuré : Un traumatisme tissulaire léger est réalisé par injection intracérébrale de solution saline chez des souris déficientes en inhibiteur endogène de t-PA (PAI-1-/-) et par conséquent ayant une altération de l’hémostase. Le traumatisme tissulaire dans les premiers jours de vie postnatale induit des hémorragies récurrentes les jours suivants et des lésions du cortex et de la substance blanche. Les animaux les plus jeunes au moment du traumatisme sont ceux qui développent les hémorragies et les lésions les plus étendues. Des inhibiteurs de plasmine permettent de réduire le volume hémorragique et la taille des lésions. En outre, les lésions induites en période périnatale persistent à l’âge adulte et sont associées à une dilatation ventriculaire. Le modèle développé intègre la notion de susceptibilité liée à l’âge dans les hémorragies du prématuré, et la ventriculomégalie observée se rapproche de leur complication la plus fréquente, l’hydrocéphalie. Ce modèle simple paraît pertinent pour l’étude des séquelles cognitives d’apprentissage et de mémorisation des hémorragies cérébrales du prématuré. La seconde partie du travail, a consisté à comparer la mise en jeu des gélatinases au niveau des microvaisseaux cérébraux dans le modèle hémorragique précédemment développé et dans deux modèles validés ; le modèle hypoxo-ischémique de Rice-Vannucci et le modèle par injection d’iboténate. Nous avons montré que les activités gélatinases (MMP-2 et MMP-9) diminuent avec l’âge et que le t-PA régule positivement l’activité MMP-9 au cours du développement cérébral. En conditions mimant les pathologies cérébrales du nouveau-né, les activités MMP-2 et MMP-9 sont fortement augmentées dans les neurones. Ces effets sont abolis chez des animaux déficients en t-PA. Une activité gélatinase est induite dans les vaisseaux cérébraux en conditions hypoxo-ischémique et hémorragique. Cette augmentation de l’activité gélatinase vasculaire est associée au développement des hémorragies. En effet, le traitement des inhibiteurs de MMPs permet de réduire leur fréquence et la taille des lésions dans le cortex et la substance blanche. Ce travail permet d’envisager l’utilisation des inhibiteurs de MMPs dans la prévention et/ou le traitement des lésions cérébrales néonatales.