Des « réminiscences » aux « tableaux poétiques » : Sturm und Drang et tendance sentimentale dans l’œuvre de Karl Philipp Moritz
Auteur / Autrice : | Béatrice Le Meec-Colson |
Direction : | Roland Krebs |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance le 10/12/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sorbonne-Identités, relations internationales et civilisations de l'Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....) |
Jury : | Président / Présidente : Gérard Laudin |
Examinateurs / Examinatrices : Roland Krebs, Jean Mondot, Rolf Wintermeyer |
Résumé
La découverte d’œuvres du Sturm und Drang et de la tendance sentimentale (allemande et anglaise) fut pour le jeune K. Ph. Moritz une expérience déterminante, aussi bien pour le développement de sa personnalité que pour ses débuts comme écrivain. Nous avons entrepris d’étudier les différentes « traces » laissées par cette littérature dans les écrits de l’auteur, ainsi que leur évolution, notamment dans le cadre d’une pratique de l’intertextualité transformant de simples « réminiscences » littéraires en procédés d’écriture maîtrisés, voire même en « tableaux poétiques ». Nous analysons tout d’abord la réception du Sturm und Drang et de la tendance sentimentale par Anton Reiser (« double » du jeune Moritz) comme lecteur, poète et spectateur, réception « mise en scène » par l’auteur dans son roman autobiographique Anton Reiser. Nous tentons ensuite de montrer comment Moritz, entre 1780 et 1790, prend de la distance avec « l’enthousiasme » caractérisant sa réception de jeunesse de ces courants, sur lesquels il pose désormais un regard « éclairé » et objectif, depuis son point de vue d’écrivain, de critique littéraire et de psychologue empirique des « Lumières tardives », rejetant l’outrance dans le tragique, critiquant la Schwärmerei et observant les « maladies de l’âme ». Enfin, nous consacrons notre dernière partie au point de vue « esthétique » depuis lequel Moritz considère certaines œuvres du « temps des génies » (particulièrement Les Souffrances du jeune Werther), qui trouvent également leur place dans la théorie littéraire de l’auteur (exposée dans plusieurs écrits publiés après son séjour en Italie, entre 1792 et 1794), et dans sa pratique de la description de paysages.