Thèse soutenue

Le pathétique et la femme : l'écriture romanesque féminine du pathos dans les années charnières 1678-1720

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Auteur / Autrice : Faïka Besbes-Bannour
Direction : Jacques Berchtold
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation francaises
Date : Soutenance le 17/06/2011
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Formes et idées de la Renaissance aux Lumières (2005-... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Sophie Houdard
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Berchtold, Sophie Houdard, Marc Escola, Arbi Dhifaoui, Edith Flamarion

Résumé

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Les décennies comprises entre le crépuscule du XVIIe siècle et l’aube du siècle des Lumières forment un moment charnière dans l’écriture romanesque parce que le pathétique fait l’objet d’une laïcisation, d’une réhabilitation morale et d’une promotion esthétique qui en font une catégorie majeure de la littérature du Grand Siècle finissant. Cependant, le pathétique, tel qu’il s’exprime dans le roman féminin du XVIIe siècle n’a pas encore fait l’objet d’une étude circonstanciée, et les ouvrages consacrés au genre romanesque de l’époque ne proposent aucune entrée pathétique ou pathos dans l’index des notions traitées.Afin de démontrer le côté dangereux des passions, les écrivaines retenues vont exercer une censure sur le langage verbal qui bride l’exaltation du discours passionnel, actualise la crise du sujet amoureux et signe l’échec de la communication. En réduisant l’espace dialogique où s’exprime le pathos, les nouvellistes parient sur l’éloquence du corps et du langage non verbal. Les signes extralinguistiques envahissent le texte, soutenant à la fois la disposition et l’élocution du roman en en faisant le lieu où s’expérimente une dramaturgie amoureuse qui élit les silences, les regards et les larmes comme les modalités d’une nouvelle stratégie de communication impliquant un travail herméneutique permanent.À travers une analyse attentive des nouvelles de Mme de Lafayette et de Mlle Catherine Bernard, nous essaierons de démontrer que l’évolution de l’écriture romanesque féminine vers plus de sobriété et de concision, constat du reste confirmé par les spécialistes du genre est une évolution qui doit beaucoup à la représentation du pathétique.