Thèse soutenue

La crise de la pensée africaine contemporaine et la problématique post-coloniale

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Auteur / Autrice : Gabriel Mbede
Direction : Jean-Marie Lardic
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Nantes

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le cheminement historique de la pensée africaine depuis l’époque pré-indépendante a connu une trajectoire dont les moments dévoilent aujourd’hui un malaise profond. Si la période des indépendances s’est caractérisée par une pensée révolutionnaire dont l’objectif était la réappropriation de son destin et l’affirmation de soi, les déceptions subies par les Etats africains post-coloniaux ont entrainé l’irruption d’une optique de la dérision et de la subversion de soi, étant entendu que l’investissement inconsidéré des catégories d’identité, d’authenticité a eu pour conséquence l’enfermement suicidaire dans le particulier et dans un passé idéalisé. D’où l’exigence impérative de briser les cadres de la particularité, de ruiner les discours ‘’ethnosubstantialistes’’, afin de s’ouvrir au monde. La pensée africaine va ainsi connaître une inflexion qui la situera dans la logique d’un monde qui vit le tourment de la complexité et au sein duquel les catégories identificatoires perdent de plus en plus de leur pertinence. Mais il nous semble qu’en annexant les thèmes de la déterritorialisation, de l’exil, du déracinement, de la déconstruction, de la migrance etc. …, la pensée africaine s’inscrit dans l’horizon de la post-modernité. Or, nous pensons que ce n’est pas dans la posture inconfortable du sujet désubstantialisé et apatride de l’anthropologie post-moderne, que l’Africain pourra relever les défis de la mondialisation. En fait, c’est sur la voie de la renaissance/reconnaissance que doit s’inscrire toute pensée africaine promotrice d’un multiculturalisme vrai, porteur de l’universel comme du singulier. Ceci permettra d’échapper à la fois au risque d’aliénation par embastillement dans le particulier, et aux illusions d’un universalisme et d’un cosmopolitisme vides.