Thèse soutenue

Chypre île refuge, 1192-1473 : migrations et intégration dans le Levant Latin

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Laurent Fenoy
Direction : Gérard DédéyanGilles Grivaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire médiévale
Date : Soutenance le 19/11/2011
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; ....-2014)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'études médiévales de Montpellier
Jury : Président / Présidente : Élisabeth Malamut
Examinateurs / Examinatrices : Gérard Dédéyan, Gilles Grivaud, Élisabeth Malamut, Karam Rizk, Patrick Gilli, Brünehilde Imhaus, Jean Richard
Rapporteurs / Rapporteuses : Karam Rizk, Élisabeth Malamut

Résumé

FR  |  
EN

Bien des sources chrétiennes relayées par des études des XIX et XXe siècles considèrent la domination des Lusignan en Chypre comme la manifestation d’un double affrontement interconfessionnel. Les rois latins auraient fait de l’île un refuge face à l’expansion de l’Islam avant d’avilir les autochtones Grecs en s’appuyant sur des « réfugiés conquérants », à savoir les Francs et leurs alliés chrétiens orientaux chassés du Proche-Orient. Mais à l’aune de l’écheveau migratoire de la Méditerranée orientale, sauf à exagérer l’impact de l’affrontement entre croisade et jihad, l’ampleur et la nature des migrations affectant Chypre entre 1192 et 1473 ne permettent pas de caractériser l’île par la notion de refuge chrétien: dans la continuité de migrations pluriséculaires Chypre demeure une terre d’accueil façonnée par des dynamiques réticulaires souvent étrangères aux logiques de confrontations interconfessionnelles. Le rôle de Chypre comme île refuge se lit mieux dans sa dimension de conservatoire des nations, lequel s’affirme au même rythme que s’érige une identité chypriote. La reconnaissance officielle de la singularité de chaque communauté peut parfois hiérarchiser la société au profit des seulsLatins : elle n’en fonde pas moins une organisation insulaire consensuelle, car en revêtant un tour intercommunautaire le débat social et identitaire prémunit des dynamiques assimilatrices et favorise l’intégration progressive de tous les Chypriotes aux affaires du royaume. L’île s’impose alors comme un refuge des cultures où une hyper-identité chypriote coiffe autant d’hypo-identités que Chypre compte de nations, permettant à tous les Kypriotes de vivre ensemble sans se confondre.