Auteur / Autrice : | Fernando Fontainha |
Direction : | Jean-Yves Dormagen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 12/05/2011 |
Etablissement(s) : | Montpellier 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit et science politique (Montpellier ; 2010-2014) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre comparatif d'études des politiques publiques et des espaces locaux (Montpellier ; 1983-1999) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Jean-Yves Dormagen, Liora Israël, Michel Miaille |
Rapporteurs / Rapporteuses : Roberto Da Silva Fragale Filho, Antoine Vauchez |
Mots clés
Résumé
La France de nos jours ne connait un moyen plus légitime de sélectionner le personnel que le concours public, et depuis 1958, le concours public est devenu aussi le moyen par excellence de sélection du corps de la magistrature. Cependant, l'état actuel d'une sociologie de ce groupe professionnel ne répond pas à la question « comment devient-on magistrat en France ? » en tenant compte du concours. Beaucoup de travaux ont été consacrés à la scolarisation au sein de l'ENM, ainsi qu'à la socialisation professionnelle des magistrats. Les réponses académiques expliquent plus largement les processus de sélection sociale. La réponse déterministe expliquera les processus de sélection sociale par des déterminations structurelles liées à l'héritage de compétences venues surtout de l'origine de classe et du parcours scolaire. La réponse compréhensive expliquera les compétitions et sélections par une sorte d'« effet miroir » existant entre sélectionneurs et sélectionnés. La première réponse institutionnelle consiste à dire que le concours est fait pour sélectionner les meilleurs étudiants sortants de l'enseignement universitaire. La seconde réponse, concurrente et simultanée à la première, dit que le concours doit chercher dans les candidats un profil taillé pour le métier de magistrat, du point de vue technique mais aussi psychologique. Croyant voir des insuffisances et même peut être des erreurs dans toutes ces réponses, ce travail sera consacré à l'élaboration d'une autre réponse. À travers l'usage d'une sociologie interactionniste, et d'une approche empirique multi-méthode, la recherche proposée ici essayera de valoriser l'interaction entre les préparateurs, les jurés et les candidats, ainsi que les contextes particuliers des différentes épreuves comme sources majeures d'une autre réponse possible à la question « comment devient-on magistrat en France ? ». Tout d'abord, au lieu de l'écarter, il faut s'attacher à la tautologie selon laquelle « les concours sélectionnent ceux qui se sont mieux préparés aux concours », car il n'est pas si futile qu'il y parait.