Auteur / Autrice : | Malvika Maheshwari |
Direction : | Christophe Jaffrelot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'article 19 de la Constitution indienne garantit à tout citoyen le droit à la liberté d'expression. Cet article fut adopté en 1950 afin de poser les bases d'une démocratie laïque. Néanmoins, son interprétation connut d'importants changements à partir des années 1980 et des années 1990 lorsque les artistes et les œuvres d'art eurent à subir des violences continuelles. Cette thèse examine comment la liberté d'expression des artistes fut diversement interprété et comment elle fut régulé depuis les années 1950. Nous analysons ces évolutions en travaillant sur les rôles qu'on joués les instances de régulations étatiques (comme le Parlement, les tribunaux, l'Académie nationale des Arts). Nous montrons comment l'expression artistique fut l'objet de violences visant à la réguler. Ces violences traduisent un contexte politique changeant marqué par la criminalisation du Congrès et l'essor des tensions communautaires concomitant avec l'essor du Bhartiya Janata Party. Enfin, la présente recherche insiste sur les attaques dont les artistes furent la cible de la part des organisations nationalistes hindoues alors que le contexte politique est marqué par l'apparition de nouveaux médias et une anxiété croissante de voir l'Islam affirmer sa suprématie dont la population à majorité hindoue serait la victime. Ce mode opératoire fut repris par diverses organisations socio-politiques qui, bien que dépourvues de motivations idéologiques, attaquèrent les artistes en considérant que leurs sentiments personnels avaient été heurtés. Par le passé, l'Etat n'envisageait pas de rester neutre dans cette situation. Désormais, non seulement il le demeure, mais il appuie ceux qui répriment la liberté artistique. En décrivant les motivations de ceux qui commettent ces violences ainsi que le climat de peur et d'auto-censure qui règne parmi les artistes, nous démontrons que la régulation violente et désordonnée à laquelle est soumise la liberté artistique contribue à créer un climat de terreur perpétuel. Les libertés artistiques ont été modifiées, non dans le cadre constitutionnel mais en dehors de ce dernier.