Thèse soutenue

Les fondements psychiques, linguistiques et institutionnels de la serviture volontaire : l'aliénation du désir dans le registre du politique

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Nicolas Jouvenceau
Direction : Myriam Revault d'Allonnes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences religieuses
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : École pratique des hautes études (Paris). Section des sciences religieuses

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Comment et pourquoi peut-on être amené à abdiquer sa liberté tout en contribuant à sa propre servitude — envers un tyran, un parti, une nation, un système ? Telle est l’énigme léguée par La Boétie depuis son « Discours de la servitude volontaire ». Cette recherche s’est donnée pour objectif d’explorer les méandres psychiques, linguistiques et institutionnels par lesquels passe le désir lorsqu’il s’investit dans le registre politique. Nous avons ainsi pu mettre au jour une partie des raisons pour lesquelles il risque tendanciellement de se placer dans la dépendance univoque d’un grand Autre, d’adopter des formes prescriptives de la langue, du discours et de l’imaginaire social, de renoncer à sa capacité instituante. Ceci a été rendu possible grâce à la contribution de disciplines multiples, que nous avons cherché à mobiliser conjointement tout en respectant leur spécificité : linguistique, sociologie, histoire, anthropologie, psychanalyse, philosophie politique. Face à un sujet du désir dont les modes de fonctionnement résistent à la logique et à la conceptualisation, le jeu croisé des conceptualités permet en effet de mieux faire apparaître comment la méconnaissance de ce qui nous constitue et la recherche aveugle de satisfactions pulsionnelles alimentent les phénomènes de servitude volontaire. Ces derniers n’obéissent cependant pas à une logique univoque ni ne constituent un état stable et durable. Parce que le désir ne se réduit pas à ses formes socialisées, que la langue offre de multiples occasions d’émancipation et que les institutions elles-mêmes dépendent de ce que nous en faisons, le choix de la liberté demeure l’alternative toujours adossée à la servitude volontaire.