Thèse de doctorat en Analyse et politique économiques
Sous la direction de Philippe Askenazy.
Soutenue en 2011
à Paris, EHESS , dans le cadre de École doctorale d'Économie (Paris) .
Cette thèse examine l'impact économique des syndicats et des entreprises familiales. Elle commence par s'intéresser à l'effet de la présence syndicale en entreprise sur la structure des salaires. Nous montrons que les salariés des entreprises dans lesquelles il y a un délégué syndical sont payés en moyenne 3% de plus que leurs homologues des entreprises sans syndicats. Ces gains augmentent jusqu'à environ 10% dans les entreprises disposant de rentes et/ou d'une forte proportion de salariés syndiqués. La présence d'un délégué syndical induit également une légère compression des salaires, des gains plus importants pour les ouvriers et les salariés âgés, et une stabilisation de la main-d’œuvre. Nous modélisons ensuite les décisions des salariés de devenir délégué syndical ou simplement syndiqué et les interactions stratégiques ayant entre le délégué syndical et son employeur lors des négociations. Nous développons une méthode probabiliste permettant de décomposer le salaire des salariés syndiqués suivant qu'ils sont délégués ou non et trouvons que les délégués sont payés en moyenne 10% de moins que leurs collègues syndiqués et non syndiqués. De nombreux tests suggèrent que ce résultat reflète une discrimination rationnelle des employeurs contre les délégués. Enfin, nous montrons à l'aide de données de panel que les salaires sont 5% inférieurs dans les entreprises familiales. Les moins bons salaires reflètent pour 2% une sélection des salariés les moins compétents dans les entreprises familiales. L'écart résiduel est compensé par une meilleure protection de l'emploi : les taux de licenciement réels et perçus sont en effet plus faibles dans les entreprises familiales.
Unions, bargaining, or family ownership : effects on wages and job protection
My PhD thesis examines the economic impact of labor unions and family firms. It first looks at the effect of firm-level union recognition on the structure of wages. L show that workers in firms in which there is a union representative are paid on average 3 % more than their counterparts in firms without unions. These gains increase to approximately 10 % in firms having rents and\or a strong proportion of unionized employees. The presence of a union representative is also associated with a small wage compression, more important gains for blue-collar workers and older employees, as well as a stabilization of the workforce. L then model the decisions of the workers to become a union representative or a simple union member and the strategic interactions existing between the union representative and her employer during the negotiations. L develop a probabilistic method to break down the wages of union members depending on them being a union representative or not and l find that union representatives are paid on average 10% less than their coworkers (both union and nonunion members). Several tests suggest that this result reflects a rational discrimination from the employers against the representatives. Finally, we show using panel data that wages are 5% lower in the family firms. This gap reflects for 2% a selection of the least competent workers in the family firms. The residual gap is compensated by a better job protection: the real and perceived rates of dismissals are indeed weaker in family firms.