Thèse soutenue

L' exercice de l'intime d'après Roland Barthes

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Auteur / Autrice : Willy Paillé
Direction : Bernard Vouilloux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française, francophones et comparée
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Bordeaux 3

Résumé

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L’Intime, c’est la figure à laquelle la pensée de Barthes s’exerce. « Notre enquête la plus intime ne va pas à l’issue des choses mais à leur pourquoi », dit-il au début de son oeuvre. Et à la fin : « C’est l’intime qui veut parler en moi, faire entendre son cri, face à la généralité, à la science. » Dans son discours critique, Barthes n’a-t-il pas alors laissé s’échapper une poétique de l’Intime ? Nous tentons d’abord de cerner l’illusion de l’Intime en général. Un certain service public (dont le discours a la forme, selon J. Kristeva, de la « vertueuse exaspération » de la Critique devant la « naïveté sentimentale ») veut le neutraliser dans l’évidence de la vie privée. Nous devons alors réaffirmer son Cri et sa Parole possibles, en montrant comment Barthes, lui, s’y est pris. D’où ces lignes d’attaque : le Style ou force de l’Intime, ses représentations dans l’oubli scandaleux du sujet — après Barthes, loin de lui ; le Journal dans lequel ce scandale résonne le mieux — d’après Barthes : selon le rythme de ce genre lui permettant de repenser l’Essai ; l’Écriture même de l’Intime ou graphie, irréductible à l’identité, mesurable à la donne de thèmes (Voix, Ego, Résistance) transformant, dans l’instance et les circonstances de la vie, l’oeuvre en « oeuvre-vie » ; et le Rien du discours auquel cette écriture s’articule, ce que Barthes en esquisse avec la lecture et n’en esquive pas moins.