Aliénation et réinvention dans l'œuvre de Jamaica Kincaid
Auteur / Autrice : | Nadia Yassine-Diab |
Direction : | Wendy Harding, Judith Misrahi-Barak |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature américaine |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Résumé
L’écriture caribéenne entretient un double rapport avec la culture des anciens colons, oscillant entre résistance et imitation, déterritorialisation et reterritorialisation, aliénation et réinvention. Jamaica Kincaid est dans une relation dynamique avec son héritage littéraire et historique. Elle explore les limites des différents genres, et place l'intermédialité et la transgénéricité au cœur de son écriture. Elle refuse de ce fait toute inféodation à une forme donnée. Son écriture se veut donc postcoloniale au sens politique plus qu'historique du terme. A l'instar de Kincaid elle-même, les personnages kincaidiens explorent les limites entre filiation et affiliation : face à l'aliénation de la jeune fille dans la relation à sa mère, elle met en place des stratégies de réappropriation. Réappropriation du corps, qui mène à la réinvention du moi, mais aussi réappropriation de l'histoire et de l'espace. Kincaid est elle-même à la recherche d'un espace artistique dans lequel se réinventer : photographie, peinture et jardinage se mêlent ainsi à son écriture, et s'ajoutent à diverses stratégies de réappropriation et de décolonisation de la langue. Elle écrit dans la langue de l'oppresseur et la subvertit, introduisant ainsi un enchevêtrement de langues différentes dans son espace textuel.