Thèse de doctorat en Géographie. Aménagement, Études rurales
Sous la direction de Laurien Uwizeyimana.
Soutenue en 2010
à Toulouse 2 .
Depuis les années 70, les projets de développement agricole ont été l’instrument privilégié d'exécution des transformations économiques et sociales en milieu rural burundais. En vue d'améliorer les revenus monétaires des ménages, le gouvernement a mis en place en 1973 un projet de riziculture irriguée dans la partie centrale de la région de l'Imbo. Cette recherche tente de comprendre les rapports de force établis entre l'État et les riziculteurs à la suite de ce programme de mise en valeur. L'analyse des pratiques de la société SRDI montre que cette opération est à l'origine d'un malentendu durablement installé entre ses principaux acteurs. C'est à travers des mécanismes économiques et fonciers pernicieux, agissant simultanément, que l'État s'assure du contrôle de la production paysanne dont il s'approprie une large part. La faiblesse des prix au producteur et l'insécurité foncière des agriculteurs n'ont pas permis à ce projet de jouer pleinement son rôle de locomotive de développement rural. Les rapports de production instaurés par cette société d'encadrement se traduisent au contraire par une exclusion d'une partie des producteurs du processus de production et un renforcement parallèle des potentialités productives d'une autre frange de producteurs. Cependant, le contexte de fragilité économique et politique dans lequel se trouve le pays depuis la crise de 1993 ne permet pas à l'État de conserver son monopole sur le commerce du paddy.
State and peasants in agricultural projects in Burundi : the case of the rice cultivation development company of Imbo (SRDI)
Since the 70s, agricultural development projects was given priority in the execution of economic and social changes in Burundi rural milieu. In order to improve income of households and to ensure their food security, the government initiated in 1973 a rice cultivation project in the Imbo region. This study seeks to understand the relationship between the state and rice farmers in the wake of this project. Analyses of the SRDI company shows that this project has not met its goals as there exist much conflicts between the main actors as to management. Through very harsh economic and land mechanisms applied simultaneously, the state has imposed its control on the peasant production and consequently own a greater portion of the produce. This project portrays its limits in the low prices and land insecurity. The relationship imposed by the guiding company excludes some of the producers and reinforces the productive potentials of others. Meanwhile, the fragile economic and political context of the country since the 1993 crisis does not permit it to maintain its monopoly in the paddy market.