Thèse soutenue

Vivre sous le regard de Dieu : une redécouverte théologique du regard

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Auteur / Autrice : Annick Vanderlinden-Kocher
Direction : Félix MoserGilbert Vincent
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Théologie protestante
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Strasbourg en cotutelle avec Neuchâtel

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Dans une société qui place l’accent sur la visibilité, comment comprendre les expressions bibliques relatives au « regard de Dieu » ? Dans ma thèse, je soutiens l’idée que ce questionnement ouvre un mode de réflexion qui introduit un lien renouvelé à la réalité visible et aux autres. La première partie de la thèse est consacrée à l’analyse du regard dans l’œuvre du philosophe Jean-Paul Sartre. Si la compréhension de Sartre nous rejoint dans notre époque, elle s’avère également très négative. D’autres visions, plus nuancées, permettent de saisir différemment l’impact du « regard de Dieu » sur la vie des individus. Pour cette raison, la deuxième partie de la thèse s’intéresse à la réflexion du Réformateur Jean Calvin. Contrairement à Sartre, Calvin introduit une rupture entre le « regard de Dieu » et le regard humain : l’affirmation du « regard de Dieu » rompt toute logique propre au monde visible ou au mode visuel humain. Il se donne à saisir comme un Invisible qui gouverne le visible. A partir d’une réflexion sur les médiations qui interviennent dans tout rapport au monde et aux autres, la troisième partie avance l’idée que le « regard de Dieu » ne peut se comprendre qu’à partir de la notion de signe, et de sa conception triadique. La voie suggérée par les réflexions de Saint-Augustin, Charles Sanders Peirce et Umberto Eco, me permettent de soutenir que le « regard de Dieu » se donne à comprendre comme une expérience d’approfondissement du visible par l’invisible. Refusant de se laisser fasciner par ce qu’il voit – l’évidence –, le regard se rend désormais attentif à ce qui lui échappe, à savoir l’invisible.