Auteur / Autrice : | Matthieu Amiech |
Direction : | Danièle Linhart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences humaines et sociales |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’expansion numérique des métiers de la vente, du marketing et de la communication, depuis plusieurs décennies, est en général attribuée à l’entrée dans une économie post-fordiste, caractérisée par une concurrence plus féroce que par le passé. Ce travail défend l’idée que les économies occidentales sont en fait toujours de type fordiste, et que la croissance permanente du nombre de cadres du secteur privé travaillant à administrer la demande reflète aussi les tensions macroéconomiques – en premier lieu le risque de surproduction – que présente un capitalisme mondialisé sans régulation cohérente. Dans les grandes organisations et les réseaux contemporains, ces cadres ont effectivement une influence non négligeable : chez les annonceurs de certains secteurs, les marketers sont en position de chefs d’orchestre des projets de renouvellement des produits. Éloignés des centres de décision les plus stratégiques, les marketers des filiales ont parfois une prise directe sur les innovations mineures ; et avec les cadres des agences de publicité et des instituts d’études de marché, ils exercent collectivement un pouvoir de conseil auprès des instances dirigeantes des grands groupes. Leur participation au pouvoir industriel de ces groupes est donc indirecte. Leur familiarité avec l’art contemporain (les uns) et avec les sciences humaines (pour d’autres) apparaît comme une médiation essentielle de cette influence diffuse sur l’innovation industrielle et commerciale à notre époque, et comme une source de leur aura dans le monde des affaires.