Thèse soutenue

La Harpe éolienne et le hasard : Coleridge, Emerson, Thoreau, Cage

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Auteur / Autrice : Danielle Follett
Direction : Noëlle Batt
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, littératures, et civilisations des pays anglophones
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris 8
Jury : Examinateurs / Examinatrices : François Specq
Rapporteurs / Rapporteuses : Antoine Cazé, Mark Niemeyer

Résumé

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La harpe éolienne est un instrument musical qui se compose d’une caisse de résonnance en bois et de cordes au travers desquelles le vent s’engouffre et produit ainsi des sons. Cet objet élémentaire devient une figure poétique, d’abord au XVIIIe siècle en Angleterre, puis à l’époque romantique dans les autres pays européens et aux Etats-Unis. Au cours de son développement, la harpe éolienne apparaît à la fois comme un instrument réel, un topos littéraire et philosophique, le modèle d’une activité cognitive et le modèle d’une pratique artistique. Nous retraçons l’histoire de ce dispositif à travers les œuvres de Samuel Taylor Coleridge, de Ralph Waldo Emerson, de Henry David Thoreau et de John Cage. L’esthétique propre à la harpe éolienne est celle de l’automatisme, où l’artiste cède une partie de l’initiative de la création à un autre agent que lui-même. Nous examinons donc les origines romantiques de l’utilisation contemporaine des méthodes aléatoires en esthétique, et avançons l’hypothèse qu’il existe une filiation majeure bien que souterraine entre les expérimentations d’avant-garde menées après-guerre et certaines formes du romantisme. Nous étudions donc en détail un type de relation qui se noue entre l’artiste et la nature ou l’environnement, avec ses enjeux métaphysiques et épistémologiques. L’ouverture de l’œuvre d’art à la vie, à la nature, et à l’imprévu que l’on peut constater au XXe siècle semble trouver un précédent dans la figure romantique de la harpe éolienne. C’est à l’histoire de cette ouverture esthétique que ce travail est consacré.