Thèse soutenue

Cosmologie et science de la nature chez Francis Bacon et Galilée

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Philippe Boulier
Direction : Michel Fichant
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de la philosophie
Date : Soutenance le 10/12/2010
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Maurice Clavelin
Examinateurs / Examinatrices : Michel Fichant, Massimo Bucciantini, Antonio Clericuzio, Frédéric de Buzon

Résumé

FR  |  
EN

Aux XVIIIe et XIXe siècles, les historiens des sciences associaient généralement Francis Bacon et Galilée pour leur rôle dans l’émergence de la science moderne, mais, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la Révolution scientifique fut identifiée de manière stricte à la construction de la physique mathématique, ce qui eut souvent pour conséquence de rejeter Bacon hors de l’histoire des sciences. Nous reprenons l’étude conjointe de ces deux auteurs pour mesurer quelle est exactement la nature de leur divergence. Dans la première partie de notre travail, nous abordons les questions cosmologiques. Sur quels arguments Galilée fonde-t-il sa défense publique du copernicianisme entre 1610 et 1616, jusqu’à la première condamnation de l’opinion copernicienne par l’Eglise Catholique ? Pour quelles raisons Bacon, qui suit cette campagne copernicienne, rejette-t-il la plupart des découvertes astronomiques de Galilée ? Pourquoi Bacon, tout en réussissant à percevoir le caractère (trop peu) systématique du géocentrisme, refuse-t-il l’héliocentrisme ? Dans la deuxième partie de notre travail, nous abordons les questions relatives à la méthode, ainsi que les théories de la matière et du mouvement. Quel est le rôle de la perception sensible et la fonction des mathématiques dans les théories de Bacon ? Quelle est la signification de sa théorie du mouvement, qui multiplie les objets d’étude en proposant une typologie des différents mouvements concrets, alors que la physique mathématique tend à réduire tout déplacement au seul mouvement linéaire inertiel ? Quelle est la fonction de l’atomisme mathématique de Galilée ? Dans quelle mesure sa science du mouvement se distingue-t-elle de l’approche baconienne ? La différence fondamentale entre la science galiléenne et la démarche de Bacon consiste, selon nous, dans la nature des expériences et des observations qui sont convoquées, ainsi que dans le type d’abstraction que ces deux auteurs veulent conférer à la philosophie naturelle.