Thèse soutenue

Laideur du paysage ? : la question de l'anti-pittoresque aux XIXe et XXe siècles

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Auteur / Autrice : Fabien Petiot
Direction : Marina Vanci-Perahim
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La ville diffuse et ses banlieues, l'architecture standardisée de l’habitat et des grandes surfaces commerciales, l'anonymat et la déréliction du paysage occupent one place importante dans la création artistique contemporaine. La distance et l’objectivité des images photographiques réalisées en série, la représentation de non-événements, de l’ennui et de la banalité de l'espace accusent une séparation entre l'homme contemporain et son environnement. Cette étude s'applique à retracer la généalogie d'un art du paysage qui, au-delà de la notion de laideur, se concentre sur « ce qui n'est pas digne d'être peint ». Les multiples variations de l’anti-pittoresque trouvent ainsi leurs origines dans la photographie, la peinture et la littérature des années 1850. Dans un premier temps, les notions d'indifférence, de fadeur, de mélancolie, de vide, de kitsch et d'artificialité apportent les nuances nécessaires à la compréhension du paysage moderne et contemporain. Ensuite, les marges urbaines de villes comme Paris, Marseille, Londres ou Milan et les banlieues américaines sont envisagées comme paysages en gestation, entre campagne et cité. Il est par la suite question du motif de l'industrie, de la carrière et du chantier en tant que lieux du bouleversement paysager de l'époque moderne. Enfin, le terrain vague est abordé dans la perspective de la légende de la terre gaste, de la notion d'entropie et de la scène criminelle. Ces différentes analyses contribuent à dresser l’état des lieux du sentiment de la nature dans l'art moderne et contemporain Elles s'appuient sur l'expérience de l'artiste qui, dans l'espace trouble du territoire aménagé, nous révèle la complexité d'un paysage« habité».