Thèse soutenue

Miroirs d'Aline : ethnocritique d'un roman de Charles Ferdinand Ramuz

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Françoise Ménand Doumazane
Direction : Jean-Marie Privat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, littératures et civilisations
Date : Soutenance le 25/11/2010
Etablissement(s) : Metz
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Perspectives Interculturelles : Ecrits, Médias, Espaces, Sociétés (PIEMES) (Metz-Nancy)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CELTED - Centre d'études Linguistiques des Textes Et des Discours - EA 3474
Jury : Président / Présidente : Philippe Hamon
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Fabre, Daniel Maggetti, Jean-Loup Trassard, Jean-Michel Wittmann

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

FR  |  
EN

"Miroirs d’Aline" propose une lecture ethnocritique du premier roman de Charles-Ferdinand Ramuz, publié en 1905 en coédition à Paris et à Lausanne. L’essai présente trois parcours de recherches dont le point de départ est une lecture culturelle des vingt-sept premières années de l’écrivain, de sa naissance à l’édition d’Aline. Le croisement d’analyses poétique, anthropologique, ethnologique, sociologique et ethnocritique permet de circuler dans les textes ramuziens – roman, récit autobiographique, correspondance, journal – comme dans des cosmologies. La sélection et l’étude de biographèmes dessinent ainsi la cartographie d’un territoire littéraire et humain dont les signes clés sont circulations, passages et transactions.Le matériau textuel d’Aline est fort riche. Avant-texte, texte publié, rééditions, font entendre les voix polyphoniques et belligérantes d’un discours sur le monde. L’étude de la pluralité culturelle constitutive de l’œuvre révèle au travers de motifs tels que celui des boucles d’oreilles l’histoire d’une jeune héroïne au destin manqué. Elle analyse des logiques et des traits culturels manifestés dans et par le texte d’Aline. Ainsi la dynamique culturelle du roman prend-elle véritablement sens dans le repérage d’un zoème. La taupe, animal chtonien, et le taupier, figure boiteuse, par un travail scriptural d’appropriation et de réappropriation qui est le fait de l’écrivain, donnent sens au texte d’Aline et en énoncent le pacte originel et fictionnel. Une lecture ethnogénétique de l’avant-texte d’Aline suivie d’une lecture des rééditions successives et de leurs variantes confirme cette culture du texte.La démarche même de l’ethnocritique appelle un retour réflexif sur le parcours intellectuel et sensible qui mène à la lecture proposée. Tout travail conceptuel s’enracine dans une expérience personnelle et la posture de celui ou celle qui organise cette lecture peut être l’objet d’une analyse. Ainsi la lecture d’Aline conduit-elle à un bref essai d’auto-ethnologie. L’étude d’Aline, petit livre-miroir, prend alors la forme d’un work in progress qui tente de rendre compte non seulement de l’écriture du texte ramuzien mais aussi de celle du présent essai. La mise à l’épreuve du texte par l’ethnocritique est confrontation par la lecture et l’écriture à l’autre, au monde, à soi. Tel est l’horizon dialogique et critique vers lequel convergent les trois parcours de "Miroirs d’Aline"