Lacan avec Sartre, une reprise des concepts existentiels pour la refondation de la psychanalyse
Auteur / Autrice : | Clotilde Leguil |
Direction : | Pierre-François Moreau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Lyon, Ecole normale supérieure |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce travail de recherche porte sur les modalités de reprise des concepts de la philosophie sartrienne de l’existence au sein de la théorie psychanalytique lacanienne. Notre thèse est que l’apport lacanien à la psychanalyse freudienne ne consiste pas seulement dans l’approche de l’inconscient comme structure, mais aussi dans l’importation de la notion de sujet, elle-même redéployée à partir de l’existentialisme, lors des différents moments de son enseignement. Ainsi, nous montrons - comment dès 1946, Lacan conçoit la causalité de la folie en se référant à la question de la liberté et du choix du sujet, puis - comment l’âge d’or de l’enseignement structuraliste de Lacan dans les années cinquante repose sur une distinction fondamentale entre l’ego et le sujet, formulée à partir de la philosophie sartrienne réinvestie contre la psychologie du moi, puis - comment au début des années soixante l’effort lacanien pour rendre compte de l’angoisse le conduit à se confronter aux définitions existentialistes de l’angoisse pour les dépasser afin de cerner le type de danger concret que signale l’angoisse, et enfin - comment la révolution introduite par Lacan dans la pratique même de la psychanalyse relève d’une nouvelle définition de la temporalité de l’inconscient, elle-même énoncée à partir d’une reprise de l’analyse sartrienne du regard en 1964. Notre thèse conduit à montrer en quel sens la re-fondation de la psychanalyse par Lacan depuis l’effort structuraliste et l’affirmation de l’autonomie de l’ordre symbolique, le conduit finalement à faire de la contingence, concept inaugural de la pensée sartrienne, l’autre versant de l’inconscient.