L' esthétique des fleurs : kosmos, poikilia et charis dans la céramique attique du VIe et Ve siècle avant J.C.
Auteur / Autrice : | Nikolina-Antonia Kei |
Direction : | François Lissarrague |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Mots clés
Résumé
Les fleurs sur les vases attiques sont avant tout des ornements beaux à regarder. Néanmoins, réduire leur fonction à une simple esthétisation serait une erreur ; ils sont également des agents figuratifs qui épaulent l'architecture du vase tout en façonnant le regard du spectateur. Ils participent à cette opération que les Grecs appellent kosmesis et qui renvoie aussi bien à la parure qu’à la mise en ordre, à l'arrangement. Les motifs floraux ornent aussi une longue série d'objets figurés sur les vases, tels que des vêtements, des armes, des couronnes, des sceptres, des meubles de luxe, des vases et enfin des éléments architecturaux. Ils véhiculent et visualisent la notion de poikilia, celle de kosmos et celle de charis, trois notions qui, lorsqu'elles s'appliquent à un objet, lui assignent l'essence d'un daidalon, d'un agalma. Les motifs floraux participent à la mise en exergue de ces objets et à une meilleure perception de leur portée sémantique. Enfin, les fleurs qualifient très souvent des figures, mortelles ou divines, des liens que celles-ci tissent, qu’ils soient de nature érotique, amicale, familiale ou religieuse mais aussi des manifestations ludiques et festives, telles que les concours athlétiques et musicaux, les banquets, les danses et le mariage. En effet, dans les images attiques, les parures florales, véhicules de sensations visuelles et olfactives, magnifient les figures mais aussi alimentent l’image d' un réservoir de valeurs associées à la charis et à toutes ses déclinaisons incarnées par les trois Grâces hésiodiques, Aglaïè (beauté physique, jeunesse), Thaliè (générosité, faveur et don) et Euphrosynè (allégresse, plaisir des sens).