Auteur / Autrice : | Marie Guillot |
Direction : | François Recanati |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie et sciences sociales |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Résumé
Ce travail est un examen critique de la «conception indexicale de la subjectivité», thèse selon laquelle le mode déictique de la référence, tout particulièrement à soi, serait constitutif du phénomène mental de la subjectivité. Trois questions cumulatives sont traitées. Existe-t-il une forme d'indexicalité mentale, comme il existe une indexicalité linguistique? Si oui, comment-transposer au mieux, sur le plan mental, notre connaissance du fonctionnement des déictiques dans le discours? Enfin, le caractère déictique putatif de certains états psychologiques suffirait-il à rendre compte du phénomène de la subjectivité? Le Livre 1 (Chapitres 1 à 3) fait l'examen détaillé du phénomène de l' indexicalité linguistique, dégage une notion très générale de déixis, transversale à une typologie de variations. Le Livre Il est consacré aux différentes manières envisageables de transposer cette notion sur le plan des représentations psychologiques. Dans les Chapitres 4 à 6, je présente le phénomène épistémique de « l'indexicalité essentielle », motivation principale de la conception indexicale de la subjectivité. Dans les Chapitres 7 à 9, je discute trois modèles sémantiques concurrents de l'indexicalité mentale: un modèle descriptiviste et token-réflexif (Ch. 7) ; un modèle bi-dimensionnaliste externaliste fondé sur la notion de« fichier mental» (Ch. 8) ; enfin, un modèle relativiste appuyé sur la sémantique des « mondes possibles centrés» (Ch. 9). Chacun de ces modèles rencontrant des limites dans l'explication du profil cognitif dont dépend la possession du statut de sujet, je conclus à l'insuffisance d'une théorie purement indexicale -et, plus généralement, purement représentationnelle -de la subjectivité.