La commémoration des victimes homosexuelles du nazisme : Berlin, Paris, Amsterdam
Auteur / Autrice : | Régis Schlagdenhauffen |
Direction : | Anne-Sophie Lamine |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences sociales |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Strasbourg en cotutelle avec Berlin |
Mots clés
Résumé
Depuis les années 1970, les commémorations des victimes homosexuelles du nazisme se multiplient à travers l'Europe. A travers elles, des militants de la mémoire réclament la reconnaissance et l'inclusion des homosexuels au sein du martyrologe des victimes du nazisme. Ces demandes sont cependant controversées. Les opposants considèrent que les homosexuels sont des criminels (puisque leurs pratiques étaient condamnées par la loi) et ne peuvent donc pas être des victimes. Le sentiment d'injustice considérée comme un déni de reconnaissance par des militant-e-s homosexuel-e-s est à l'origine de mobilisations mémorielles. L'examen des mobilisations a permis d'interroger la commémoration en tant que stratégie de reconnaissance. La commémoration des victimes homosexuelles du nazisme apparaît éminemment spécifique car elle articule trois niveaux de reconnaissance. Au niveau culturel, elle vise la reconnaissance du groupe dans la durée. Au niveau légal, elle vise l'obtention du statut individuel de victime du nazisme tout comme celui du statut collectif de groupe de victimes. Au niveau social, elle vise l'inscription topographique du groupe dans l'espace. De plus la reconnaissance possède un impact économique. Se pose alors le problème de la redistribution c'est-à-dire l'obtention de réparations financières.