Thèse soutenue

L'écriture du règne de Charles d'Espagne, 1679-1681, par quelques plumes françaises. Expérience et imaginaire

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Auteur / Autrice : Diane De Thomasson
Direction : Liliane Picciola
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 10/07/2009
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Jean Garapon
Examinateurs / Examinatrices : Liliane Picciola, Jean Garapon, Fanny Népote-Desmarres, Marie-Christine Gomez-Géraud
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean Garapon, Fanny Népote-Desmarres

Résumé

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Le règne de Charles II d’Espagne (1661-1700) est particulièrement méconnu en France. Peu d’auteurs et de voyageurs s’y sont intéressés, notamment en raison des périodes de guerres et d’absence diplomatique française qui ont marqué cette époque. Cependant, trois auteurs ont écrit, sur une période courte mais caractéristique du règne de Charles II d’Espagne, les années 1679-1681. Il s’agit en effet d’une période de mutation à plus d’un titre. Sur le plan historique, Charles II est le dernier des Habsbourg à régner, il épouse en premières noces une Française, nièce de Louis XIV, Marie-Louise d’Orléans qui décédera en 1693 sans avoir donné de descendance. C’est aussi durant son règne qu’a lieu le dernier autodafé, le 30 juin 1680, illustrant une évolution des relations entre le pouvoir politique et le pouvoir religieux. C’est pourquoi nous avons voulu nous intéresser à l’écriture du règne de Charles II par quelques plumes françaises. Un diplomate, le marquis de Villars et son épouse durant leur séjour à Madrid, composent sur l’Espagne et la cour de Charles II. L’ambassadeur rédige ses Mémoires alors que son épouse entretient une correspondance régulière avec son amie madame de Coulanges restée en France. Madame d’Aulnoy, produit quant à elle deux ouvrages, des Mémoires et une Relation du voyage d’Espagne. Ses deux textes sont inspirés en partie des Mémoires du marquis de Villars, mais madame d’Aulnoy y développe également bien d’autres motifs sur l’Espagne. Au-delà de révélations sur l’Espagne et sur la cour, ces quatre textes dévoilent des aspects fondamentaux de la personnalité des auteurs, de l’Histoire mais aussi de leur propre histoire personnelle. Il s’agit de montrer comment des auteurs, se trouvent parfois malgré eux victimes d’images préconçues véhiculées sur un pays. Ces images altèrent d’emblée la perception qu’ils se font du pays. Aussi leur écriture témoigne-t-elle à la fois d’une volonté de satisfaire la curiosité d’un lectorat français, mais aussi du souhait de livrer sur leur expérience personnelle une vérité différente afin de se mettre en valeur et de souligner leur appartenance à une certaine élite sociale. Finalement, l’écriture du règne de Charles II permet à trois auteurs de satisfaire des ambitions personnelles, et d’utiliser un terreau espagnol particulièrement fertile pour y laisser éclore une plume d’auteur. Mais les ambitions d’un diplomate, d’une épistolière de l’aristocratie et d’une baronne qui se révélera une brillante conteuse ne sont évidemment pas les mêmes. L’étude s’attache à montrer comment écrire sur le règne d’un roi d’Espagne facile à déconsidérer favorise leurs différents projets.