« Pinocchio, un enfant parallèle » : La question du père et du fils dans l’œuvre de Carlo Collodi (1826-1890)
Auteur / Autrice : | Brigitte Poitrenaud-Lamesi |
Direction : | François Livi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études romanes |
Date : | Soutenance le 05/12/2009 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Gérard Genot |
Examinateurs / Examinatrices : Paul Geyer, Gino Tellini |
Résumé
Écrivain dramatique, romancier, nouvelliste et conteur, Carlo Collodi (1826-1890), à sa mort, est avant tout reconnu comme un journaliste de talent, auteur apprécié de livres pour enfants. Paradoxalement, l’œuvre de Collodi, sous la plume de ses biographes les plus célèbres, devient ensuite celle d’un seul livre : Le avventure di Pinocchio. Storia di un burattino (1883), un chef-d’œuvre isolé « écrit par hasard » (selon l’expression de P.Pancrazi). La recherche récente de type philologique – en particulier les travaux de Daniela Marcheschi – réinsère Pinocchio dans un ensemble littéraire faisant fonction d’atelier de création, dans lequel se sont élaborés les outils stylistiques et thématiques ancillaires de l’œuvre majeure. Une étude intertextuelle, ainsi qu’une approche de type anthropologique, de l’ensemble du corpus collodien, montrent que Pinocchio est l’aboutissement d’une recherche existentielle : le projet collodien, paré de la magie des contes de fées, explore les limites du vivant et de l’inanimé, il pose la question de l’intégrité des êtres. L’analyse textuelle révèle que l’auteur a tenté, avec Pinocchio, une opération de « reproduction », de régénération, un engendrement sans la mère: la création du pantin n’est pas celle d’un être nouveau mais initialement celle d’un double du vieillard, rajeuni. Voilà pourquoi « l’enfant parallèle », auquel Collodi donne corps, n’est pas le fruit d’un désir de paternité classique, mais l’objet d’une entreprise chimérique visant à refuser le destin mortel de l’homme.