Thèse soutenue

Féminisme et féminité dans l'œuvre de Jules Laforgue

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Auteur / Autrice : Catherine Deming Herbert
Direction : Pierre Citti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Montpellier 3

Résumé

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Les dernières décennies du XIXe siècle, alors que le romantisme laissait la place aux mouvements tels que le Parnasse, la décadence et le symbolisme, virent l’émergence d’un poète dont l’influence en France et à l’étranger ira bien au-delà de sa courte vie. Avant sa mort en 1887 à l’âge de 27 ans, Jules Laforgue passa cinq années à Berlin, ville où il rencontra sa future femme et où il composa la majorité de son œuvre. Ces années tournantes marquèrent également une évolution de la représentation de la femme en littérature, la misogynie des poètes comme Baudelaire remplacée au fur et à mesure par une volonté plutôt optimiste qui consiste à permettre aux femmes de s’assumer et de prendre la parole. Jules Laforgue y joua un rôle important, et l’on peut suivre dans son œuvre le développement de ses idées. Des clichés sexistes se transforment finalement en une vision de la femme comme compagne et égale de l’homme, qu’il s’agisse des histoires « fraternelles » ou amoureuses. Laforgue, sensible aux tendances artistiques et littéraires de son époque, s’attaqua à quelques sujets alors très en vogue – Salomé, Ophélie, la femme fatale, la femme-vampire, l’Éternel Féminin – pour y laisser son empreinte par un savant mélange de parodie, d’ironie, d’anachronisme et même des idées féministes. Les femmes impuissantes et silencieuses des premiers poèmes se trouvent, surtout dans les Moralités légendaires et les Derniers vers, dotées d’une voix et d’une détermination à prendre en main leur destin, ce qui peut mener à la mort (Salomé) ou à l’épanouissement (Andromède). Bien qu’il ne fût pas un féministe avoué, Laforgue fit évoluer l’image de la femme en littérature au seuil du XXe siècle.