Thèse soutenue

La communication sur le sida : discours dominants et discours dominés dans la construction de la réalité du SIDA au Cameroun
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Auteur / Autrice : Célestin Messanga obama
Direction : Jean-François Tétu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 11/06/2009
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Équipe de recherche de Lyon en sciences de l'information et de la communication - Équipe de recherche de Lyon en sciences de l'information et de la communication
Jury : Président / Présidente : Ahmed Silem
Examinateurs / Examinatrices : Laurent-Charles Boyomo Assala

Mots clés

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Résumé

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Le sida est l’objet d’une abondante production discursive faisant intervenir une pluralité d’acteurs au Cameroun. Tous les acteurs de la communication sociale sur le sida ne lui accordent cependant pas la même signification. Les uns le considèrent comme une affection au même titre que les autres affections connues c’est-à-dire résultant de l’action pathogène d’un micro-organisme naturel appelé vih ; pour d’autres, le sida est un état physiologique ouvert à la maladie du fait de la déficience immunitaire ; une dernière catégorie le considère comme une maladie mystique c’est-à-dire, due soit à l’action des sorciers, soit à la colère de Dieu. Une analyse fondée sur la définition révèle que les convictions et certitudes exprimées par les acteurs de la communication sociale sur le sida ne sont pas le reflet d’une réalité ontologique, incréée, palpable et décelable objectivement ; il s’agit plutôt des constructions. Deux types de constructions se dégagent de ce processus : l’une, scientifique, fait intervenir des acteurs partageant les mêmes savoirs et pratiques scientifiques. Ils s’expriment dans des espaces symboliques particuliers qui sont : l’hôpital, le laboratoire d’analyses médicales, les médias et les institutions publiques. Les discours scientifiques changent, modifiant ainsi les représentations et convictions conséquentes. Le deuxième type de construction fait intervenir d’une part, les acteurs non scientifiques et les spécialistes des disciplines autres que la biologie et d’autre part, des biologistes considérés comme en marge de l’orthodoxie. Alors que les acteurs de la dynamique scientifique disposent des instances d’arbitrage et de consensus permettant d’harmoniser leurs vues, ceux de la dynamique populaire évoluent sans coordination. La dynamique populaire intègre les discours scientifiques dans des systèmes de savoirs et pratiques culturelles, autant qu’il procède à des formulations relatives aux différentes manières dont les cultures concernées se représentent la santé et la maladie. Il en résulte des convictions et représentations particulières, différentes de celles suggérées par les discours scientifiques. Parce que les discours populaires intègrent discours scientifiques dissidents, ils suscitent la réplique ou le réajustement des discours dominants. L’interaction entre les discours dominants et les discours dominés participe d’une construction de synthèse qui rend encore plus mouvante, la saisie du sida.