Thèse de doctorat en Études africaines
Sous la direction de Ursula Baumgardt.
Soutenue en 2009
à Paris, INALCO .
La thèse porte sur l’émergence d’une littérature écrite dans une langue africaine, en l’occurrence le pulaar (Sénégal/Mauritanie), l’une des variantes dialectales majeures du peul. La première partie analyse l’articulation entre l’histoire, la sociologie, le contexte politique ainsi que le statut de la langue peule par rapport à l’écriture littéraire en alphabet latin. Celle-ci s’organise en deux périodes. La première phase (1960-1989) est centrée sur l’appropriation de la langue par les intellectuels intégrant la culture dans leurs revendications nationalistes. La deuxième phase qui se prolonge jusqu’à nos jours voit l’émergence de nouveaux écrivains qui se sont appropriés l’écriture et l’ont désidéologisée, et qui sont moins politisés et plus attentifs à la question du statut de l’individu dans une société en mutation. La deuxième partie porte sur la création littéraire elle-même : une soixantaine de textes (essentiellement prose et poésie) a été recensée lors de plusieurs enquêtes au Sénégal et en Mauritanie. Face à cette abondance, le choix a été fait de centrer l’analyse sur la prose, plus particulièrement sur quatre romans de la deuxième période, afin d’illustrer la richesse des écritures à travers des auteurs déjà bien connus : Yero Dooro JALLO, Ndikkiri Joom Moolo (Ndikkiri le Guitariste), 1981 ; Ibraahiima DEM, Sahre Goonga (Le Monde de la Vérité), 1997 ; Saydu Bah, Sammba Jallo. Moni fof et feccere mum (Sammba Jallo. Chacun sa destinée), 2005 ; Mammadu Abdul SEK, Ngayngu Giɗli (L’Amour-Haine), 2004. L’annexe comprend les résumés détaillés des quatre romans et des informations biographiques sur une quinzaine d’auteurs.
Literature development in african languages : the case of pulaar (Senegal, Mauritania)
The thesis considers the development of a written literature in an African language, focusing on pulaar (Senegal/Mauritania), one of the major dialectal variants of Fulani. The first part treats the interface between political context, linguistic changes and literary writing on the Latin alphabet. It is divided into two parts and (1960-1990s) centred on the appropriation of the languages by scholars seeking to integrate the culture into their nationalist claims. A second period, which extends to the present, witnesses the appearing of new and less politicised writers who, more interested to the status of individuals in a mutating society, appropriated the art of writing while refusing to use it to express ideologies. The second part considers literary creativity, using some sixty texts (mostly prose and poetry) identified during fieldwork in Senegal and Mauritania. Given the wealth of texts obtained and the author’s desire to reveal their riches, the choice was made to focus on prose, and on four novels from already well-known writers belonging to the second literary period: Yero Dooro JALLO, Nidkkiri Joom Moolo (Ndikkiri le Guitariste), 1981 ; Ibraahiima DEM, Sahre Goonga (Le Monde de la Vérité), 1997 ; Saydu Bah, Sammba Jallo. Moni fof et feccere mum (Sammba Jallo. Chacun sa destinée), 2005 ; Mammadu Abdul SEK, Ngayngu Gid’li (L’Amour-Haine), 2004. The appendix contains the detailed summaries of the four novels and a biobibliography of fifteen authors.