Thèse soutenue

L'Ecole de Paris, une invention de la critique d'art des années vingt

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Auteur / Autrice : Sophie Krebs
Direction : Laurence Bertrand-Dorléac
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Mots clés

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Résumé

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L’Ecole de Paris est née en 1923 au cours d’une querelle dite « des étrangers » ou des « Indépendants » au moment de l’organisation des salons de 1923 et 1924. La critique d’art, celle favorable aux étrangers, a inventé cette notion pour séparer les étrangers installés depuis longtemps en France des vrais étrangers, en s’appuyant sur le constat d’une immigration forte notamment à Montparnasse. Grâce à sa position dominante dans la presse et l’édition, elle a révélé les réseaux d’artistes qui unissent Français et étrangers, écrivains et artistes fondés sur une entraide mutuelle. Ces réseaux traversent ceux d’un anarchisme diffus mais bien présent. Cette même critique a fabriqué mythes et légendes individuelles ou collectives d’un Paris accueillant et prompte à faire éclore tous les talents venus du monde entier. Pourtant, derrière cet universalisme revendiqué, la critique au cours de ces années 20 révèle des positions de plus en plus divergentes, passant d’un cosmopolitisme généreux à un nationalisme frileux, pouvant même amener à une xénophobie plus marquée au nom de la défense de l’art français. La question de l’antisémitisme accompagne le débat sur les étrangers, posant parallèlement la question d’une école juive (de Paris) ou d’un art juif. Enfin, au début des années 30 qui marque la fin de l’Ecole de Paris, les institutions muséales séparées en deux, le Jeu de Paume réservé aux étrangers et le Luxembourg aux seuls français, s’emparent de la notion d’Ecole de Paris pour introduire la modernité sur les cimaises. La naissance du musée national d’art moderne qui réunit les deux collections ne résout pas le problème qui établissait une distinction « ethnique » et non artistique.