Habitats et sociétés à l'âge du Fer dans les Alpes du Nord et le sillon rhodanien
Auteur / Autrice : | Loïc Serrières |
Direction : | Colette Jourdain-Annequin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et archéologie |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Grenoble 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'âge du Fer (de -800 à 0) des départements français de la Haute-Savoie, de la Savoie, de l'Isère et de la Drôme est peu connu au regard des travaux récents réalisés dans les régions voisines. Pourtant, l'étude du dernier millénaire avant notre ère dans ces départements s'avère primordiale en raison de leur position géographique. Zone-tampon entre Gaule continentale et Gaule méditerranéenne, le Dauphiné et la Savoie sont aussi un trait d'union entre Gaule et péninsule italique, entre Celtes, Étrusques et Romains. Des Alpes au Rhône, de la montagne à la plaine, se dessinent des paysages différents mais ouverts sur l'extérieur. Le concept d' « aires culturelles», dégagé de tout fondement ethnique, permet de mieux comprendre les sociétés rhodaniennes et alpines malgré une documentation réduite et souvent ancienne. Si l'Archéologie distingue des faciès dans la culture matérielle, elle renseigne également la présence, la nature et l'évolution d'une élite par l'étude des documents funéraires. Le perchement de l'habitat matérialise, quant à lui, une gestion particulière du terroir. Ces deux phénomènes, envisagés ensemble, témoignent d'évolutions socio-politiques bien distinctes. Ainsi, au premier âge du Fer, quatre aires culturelles s'affirment: une aire «Jura/Léman», en Haute-Savoie actuelle, particulièrement dynamique au Hallstatt D ; une aire «nord-alpine» dans les vallées internes dont le développement paraît tributaire du commerce entre Gaule et Italie; un «front septentrional» en moyenne vallée du Rhône et en nord-Isère qui s'oppose à une aire d'affinité méridionale, en Drôme provençale. L'apparition d'une élite masculine guerrière autour de 325 bouleverse cette cartographie. Elle prend place, après un hiatus notable (400-325), dans les aires Jura/Léman et septentrionale. En Haute-Savoie, le phénomène débuterait peut-être deux générations avant les tombes de guerriers de l'Isère qui, pour leur part, prouvent la persistance d'une élite militaire un demi-siècle après la conquête romaine. Le territoire de ce «groupe de guerriers» correspond aux indications des auteurs antiques quant à la localisation des Allobroges, littéralement les Étrangers ou les Exilés.