Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Micheline Grillet
Direction : Jean-François FerveurClaude Everaerts
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie animale
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Dijon

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La parade sexuelle de la mouche Drosophila melanogaster consiste en un échange de signaux sensoriels entre le mâle et la femelle, échange qui aboutit ou non à l’accouplement. Ces signaux sont de natures diverses : visuelles, acoustiques, chimiques. Bien que le comportement sexuel du mâle a largement été étudié, celui de la femelle reste encore mal documenté. Lors de ma thèse, j’ai étudié l'influence des signaux du mâle sur la réceptivité sexuelle des femelles D. Melanogaster en m'intéressant au cas de l’isolement reproducteur asymétrique existant entre les lignées endémiques du Zimbabwe et les lignées Cosmopolites : les femelles du Zimbabwe montrent une propension réduite à s’accoupler avec les mâles Cosmopolites. Ainsi en comparant le comportement des femelles Zimbabwe et des femelles Cosmopolites envers un même mâle, il est possible de déterminer quels signaux sensoriels peuvent influencer la réceptivité des premières et être impliqués dans l’isolement reproducteur. Dans un premier temps, j’ai confirmé l’existence d’un isolement reproducteur entre les lignées Zimbabwe et Cosmopolites et montré qu’il existait même un isolement reproducteur entre certaines lignées du Zimbabwe. Dans un second temps, j’ai tenté de modifier un à un les signaux sensoriels des mâles et observé l’impact de cette modification sur la propension à s'accoupler de la femelle. Ainsi, pour étudier l’implication des signaux visuels, j’ai réalisé des expériences en lumière rouge et en lumière blanche et occulté la vision d’un ou des deux partenaires sexuels grâce à l’utilisation d’un vernis opaque. L’étude de l’implication des signaux chimiques a été réalisée à l’aide de transfert d’hydrocarbures cuticulaires chez les mâles mais aussi chez les femelles (des lignées étudiées ou de la lignée mutante 1573 qui ne produit pas de phéromones sexuelles), ainsi qu’à l’aide d’ablations des structures réceptrices des signaux chimiques chez les mâles et les femelles. Enfin, différentes ablations alaires et des expériences de rediffusion du chant des mâles m’ont permis d’examiner l’implication des signaux acoustiques dans l’isolement reproducteur entre les lignées Zimbabwe et les lignées Cosmopolites. Il ressort de mes recherches que la communication sexuelle entre les mâles et les femelles drosophiles est complexe et fait intervenir plusieurs signaux sensoriels. De plus, cette communication n’est pas stéréotypée et varie en fonction des génotypes des partenaires. Et enfin, même s’il a été possible de démontrer un refus des femelles Zimbabwe de s’accoupler avec les mâles Cosmopolites, il n’a pas été possible de comprendre tous les mécanismes impliqués dans l’isolement reproducteur entre les femelles endémiques du Zimbabwe et les mâles Cosmopolites.