Thèse soutenue

De la tolérance à la reconnaissance ?Des Lumières allemandes à l'Ecole de Francfort

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Maiwenn Roudaut
Direction : Jean Mondot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études germaniques
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Bordeaux 3

Résumé

FR  |  
EN

Dans les années 1990, l’Allemagne est confrontée à une redéfinition de son identité à travers diverses controverses politiques et sociales. Dans le domaine philosophique, la réception, précoce et dense des débats américains entre libéraux et communautariens et la tentation multiculturaliste influencent les discussions. Pourtant, si la problématique de la reconnaissance des identités culturelles constitue un intérêt particulier pour les philosophes allemands, en particulier les héritiers de l’École de Francfort, le communautarisme nord-américain n’est pas accepté sans réserve. Cela tient notamment à la manière dont est justifié le recours à la notion de reconnaissance. Elle est en effet opposée au concept de tolérance moderne issue des Lumières et assimilée à une tolérance passive et/ou une reconnaissance de droits égaux insuffisante. Pour les philosophes allemands contemporains, il s’agit là d’une simplification des problématiques de la tolérance qui conduisent à un certain nombre d’écueils dans le domaine de l’intégration politique et sociale. Ce travail cherche, en revenant sur les notions de tolérance et de reconnaissance développées au sein des Lumières allemandes, à saisir les enjeux de cette critique des auteurs contemporains par les penseurs allemands et à rendre à la problématique de la tolérance éclairée toute sa complexité, en étudiant ses audaces et limites. Inversement, ce retour sur la tolérance de l’Aufklärung permet d’éclairer l’enjeu des théories allemandes contemporaines de la reconnaissance d’Axel Honneth et Rainer Forst qui malgré un fondement commun sur une conception éclairée de l’identité proposent deux justifications différentes de la justice contemporaine.