Thèse soutenue

Kant et la Schwärmerei : entre attirance et rejet : histoire d'une fascination inacceptable

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Auteur / Autrice : Béatrice Allouche-Pourcel
Direction : Monique Castillo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 05/12/2008
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Sciences Humaines et Sciences Sociales (Créteil)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Gros
Examinateurs / Examinatrices : Monique Castillo, Frédéric Gros, Éliane Escoubas, Jean-François Marquet, François Marty

Résumé

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Omniprésente mais jamais réellement thématisée, la notion de Schwärmerei apparaît comme un Leitfaden, un fil directeur dans l’oeuvre kantienne. Confusion, insupportable prétention mais aussi « raison négative » (antiparadigme) la Schwärmerei représente pour le philosophe le danger mortel d’une alternative possible à sa propre rationalité et il va se mettre en devoir de la dénoncer. Malgré cela Kant est fasciné, il est irrésistiblement attiré par le personnage du visionnaire (incarné par Swedenborg) et cette attirance est niée et refoulée : un combat interne à la rationalité kantienne apparaît alors et, partant de la Kritik der schwärmerischen Vernunft, Kant va faire naître le criticisme par la nécessité d’imposer à l’exaltation trop tentante des restrictions et des limites. Il oppose ainsi sa « métaphysique de la modestie » à l’orgueil des « favoris du ciel », limitation nécessaire si l’on ne veut pas voir la dialectique inévitable de la raison dériver vers la Schwärmerei. Puis ce combat contre l’illuminisme va devenir public, à l’occasion de la querelle du panthéisme et apparaître comme un affrontement entre Kant et Jacobi. Cette confrontation de deux « idiosyncrasies philosophiques » permet, in fine, d’examiner deux conceptions très différentes de la foi, du savoir et de la raison faisant ainsi du dialogue entre la Schwärmerei et la raison un thème fondamental qui appartient concomitamment au système de la raisn kantienne mais aussi (avec le Pantheismusstreit et les débuts de l’idéalisme allemand) à l’histoire de la raison elle-même