Auteur / Autrice : | Julien Tassel |
Direction : | Véronique Richard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'information et de la communication |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Cette thèse interroge la pratique de l'histoire en entreprise et analyse ce qui se joue dans l'attention portée au passé et à la durée en vue de la production managériale de l’histoire. À partir d'une définition pragmatique qui pose comme histoire ce que les acteurs étudiés, dans leurs pratiques, nomment comme tel, la recherche questionne la dimension paradoxale d'une histoire produite par des managers. Elle montre que celle-ci relève de logiques contradictoires et conflictuelles entre l’établissement d'un savoir véritable et les enjeux managériaux qui sous-tendent sa production. Tentant de cerner ce qui se passe lorsque le management se saisit de l’histoire, elle décrit et analyse les relations qui se nouent à travers cette pratique entre monde de l'entreprise et monde de la recherche. Elle questionne l'ambition managériale de faire de l'histoire un outil au service de la stratégie d'entreprise, du gouvernement des hommes et du changement organisationnel. Elle montre, à partir d'une analyse des pratiques et des productions dites "historiques" à quel prix et selon quelles logiques de rapprochements entre savoir et pouvoir cette histoire est rendue "productive" dans le cadre de l'entreprise. Elle établit en définitive que l'histoire telle qu’elle est pratiquée par les managers participe bien d'un pouvoir dont l'exercice s'est déporté de la discipline des individus vers le contrôle des cadres interprétatifs des situations. Ces différents enjeux sont mis en valeur à travers une pratique ethnographique ancrée dans l’analyse du terrain d’enquête qu’a constitué, de 2003 à 2007, le Groupe Caisse d'Epargne.