Thèse soutenue

L'Etat, la nation et la petite patrie : la vie politique à Nice et dans les Alpes-Maritimes de 1860 à 1898 : genèse d'un département français

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Auteur / Autrice : Henri Courrière
Direction : Ralph Schor
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Nice

Résumé

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Le département des Alpes-Maritimes constitue un espace politique profondément original. Créé en 1860 par l’association du comté de Nice, cédé par le royaume de Piémont-Sardaigne, et de l’arrondissement de Grasse, détaché du département du Var, ce territoire présente en effet de fortes singularités. Sa partie annexée, tout d’abord, doit faire l’apprentissage de la France après plusieurs décennies d’appartenance à un État italien. L’ensemble du département doit, en outre, trouver une nouvelle unité au sein du Second Empire en voie de libéralisation. Il doit, enfin, faire face à l’instauration d’un nouveau régime politique : la Troisième République. L’étude du cas des Alpes-Maritimes permet ainsi, par son originalité, de mieux connaître certains processus à l’œuvre dans la France politique de la seconde moitié du XIXe siècle. La francisation de cet espace méridional et en partie issu d’un État étranger, permet de dévoiler les modalités du processus de nationalisation « au ras du sol », qui caractérise l’Europe au cours de cette période. L’attitude des hommes politiques souligne le rôle prépondérant des notables libéraux dans l’évolution des régimes, impérial puis républicain. La persistance d’un particularisme fortement affirmé par certains acteurs, dans l’ancien comté de Nice, permet enfin de mieux comprendre les recompositions successives de cette sensibilité politique au sein d’un État et d’une nation fortement centralisés. Il s’agira ainsi d’étudier l’accession d’un espace politiquement modéré et culturellement original à une certaine modernité, démocratique et nationale.