Prise de Cordres et de Sebille, Chanson de Geste du XIIIe siècle : édition d’après le ms. BN Fr. 1448, étude littéraire et traduction
Auteur / Autrice : | Magaly Del Vecchio-Drion |
Direction : | Bernard Guidot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures françaises |
Date : | Soutenance le 17/06/2008 |
Etablissement(s) : | Nancy 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Langages, Temps, Sociétés (LTS) (Nancy-Metz) |
Jury : | Président / Présidente : Claude Roussel |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Claude Vallecalle, Muriel Ott, Sylvie Bazin-Tacchella |
Mots clés
Résumé
La Prise de Cordres et de Sebille est une chanson oubliée et délaissée, aussi bien par les éditeurs (la seule édition du texte remonte à 1896) que par les critiques. Il est vrai que l’état dans lequel elle nous est parvenue ne force pas immédiatement l’intérêt : cette chanson du Cycle des Narbonnais est considérée comme la continuation de Guibert d’Andrenas, sans pour autant posséder les qualités de cette dernière œuvre ; en effet, la Prise n’est conservée que dans un seul manuscrit et, de plus, elle est inachevée ! Il n’est qu’à lire le résumé rapide et sévère qu’en fait J. Frappier pour comprendre que cette chanson est considérée comme une caricature, une reprise dégradée et bouffonne, aussi bien de son modèle Guibert d’Andrenas que des topoï épiques les plus conventionnels. La Prise souffre donc, non seulement de la comparaison avec Guibert d’Andrenas, mais aussi de son appartenance au Cycle de Narbonne, longtemps considéré comme un « sous-produit » du Cycle de Guillaume et qui a amené à voir, dans ces chansons, des « récits marginaux », selon l’expression de Madeleine Tyssens. La Prise de Cordres et de Sebille, si elle n’a pas l’attrait des grands textes de la Geste, n’est pas pour autant dépourvue de tout intérêt ni de tout charme. Loin d’être seulement une pâle et insipide copie de Guibert d’Andrenas, la Prise possède des qualités propres, esthétiques et idéologiques, qui témoignent de la mutation aussi bien du genre épique que du public concerné par les chansons de geste au XIIIe siècle. C’est cette richesse et cette diversité que Joseph Bédier rappelle lorsqu’il parle de « romans de guerres et d’aventures, mais en même temps romans d’amour » ; à mi-chemin de l’épopée et du roman, mêlant tradition et nouveauté, la Prise constitue, selon B. Guidot, une « illustration convenable d’un genre qui continue à se transformer lentement ». Nous espérons donc que cette nouvelle édition, accompagnée d’une étude littéraire et d’une traduction, saura redonner à cette chanson la place qu’elle mérite au sein de la Geste de Guillaume et qu’elle saura également susciter l’intérêt des chercheurs pour ce texte.