Le vide et le désir : une lecture de Georges Perec
Auteur / Autrice : | Claire Mialhe |
Direction : | Bernard Salignon, Marie-Jean Sauret |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études psychanalytiques |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Résumé
Georges Perec n’a pas écrit deux livres semblables. Compte tenu de l’importance de la contrainte littéraire dans son écriture, l’ensemble de son œuvre peut être décrite en différenciant : les textes avant contrainte, puis les textes avec contrainte et les textes sans. La contrainte littéraire est, ici, comparée aux règles de vie quotidienne du judaïsme religieux. Ces règles, qui, selon Yehoshua Leibovitz, ne sont pas utilitaires, ne sont opérantes que par leur altérité. Le christianisme, avec l’incarnation, se sépare du judaïsme par une différence du mode d’arrimage du mot à la chose. L’abord plus aride du judaïsme au Réel rend nécessaire, peut-être, de préserver un corps de prescription. Les contraintes littéraires, dont Perec dit qu’elles le rendent libres, semblent, dans cette œuvre là, être ce qui permet de garder le fil du retrait inhérent à notre habitat langagier, tout en maintenant vivace le désir d’écriture. On différencie les contraintes sur la langue ou la structure de la fiction, qui provoquent la jubilation, de la contrainte sur le fantasme, qui met en évidence l’espace vide d’où surgit la création.