Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Olivier Missenard
Direction : Denis MottetStéphane Perrey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences et techniques des activités physiques et sportives
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Montpellier 1
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université Montpellier 1. Faculté des sciences du sport et de l'éducation physique

Résumé

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Ce travail s'est intéressé aux effets de la fatigue sur le contrôle de la précision de la motricité humaine. Il est largement admis que la fatigue musculaire perturbe le contrôle des mouvements, mais l'origine de ces défaillances et des adaptations mises en place par le système nerveux central pour y faire face est aujourd'hui mal comprise. Dans ce travail, nous avons accordé un rôle central à l'étude de l'effet de la fatigue sur la variabilité des processus de production de force (le bruit moteur), qui est une des causes majeures de l'imprécision des mouvements humains. Dans un premier temps, nous avons cherché à caractériser et à comprendre l'origine de l'effet de la fatigue sur le bruit moteur. Nous avons montré que la fatigue musculaire augmentait le gain du bruit multiplicatif observé dans la production de force isométrique, mais ne modifait pas la linéarité de la relation entre le niveau de force et la variabilité de cette force (étude 1). Cette augmentation du bruit moteur était due à la fois à l'augmentation des commandes motrices nécessaire à la production de force en situation de fatigue, mais aussi à d'autres facteurs centraux indépendants de l'augmentation du niveau d'activation musculaire (étude 2). Dans un deuxième temps, nous nous sommes intéressés à l'effet de la fatigue sur les stratégies d'adaptation au bruit moteur lors des mouvements : le conflit vitesse / précision, et la cocontraction. Nous avons ainsi montré que la précision des mouvements ne pouvait être conservée qu'au prix d'un ralentissement en situation de fatigue (étude 3). Ce comportement pouvait être expliqué par un modèle qui applique des principes d'optimalité à un système neuromusculaire présentant les signatures typiques de la fatigue, et notamment une augmentation du bruit moteur. Enfin, nous avons montré que la diminution de la cocontraction participait aussi à l'imprécision des mouvements en situation de fatigue (étude 4). Dans leur ensemble, nos résultats contribuent à une compréhension plus générale et plus cohérente des changements induits par la fatigue dans le contrôle de la précision de la motricité humaine, et des mécanismes responsables de ces changements.