Thèse soutenue

Le Moi dissocié : libertinage et fiction dans le roman à la première personne au XVIIe siècle
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Auteur / Autrice : Filippo D'Angelo
Direction : Jean Serroy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Université Stendhal (Grenoble ; 1970-2015)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Sophie Houdard

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les romanciers libertins du XVIIe siècle s'expriment volontiers à la première personne. Pour autant, leur utilisation du Je narratif n'aboutit pas à la configuration personnelle d'une vision hétérodoxe du monde. Marquée par l'ironie et la dissimulation, la pratique libertine de l'écriture autodiégétique est le produit d'un processus de dissociation énonciative : l'instance auctoriale se démarque de l'instance narrative, qui, à son tour, se désolidarise de son propre discours idéologique, pour se fragmenter en une succession de points de vue hétérogènes. La présente étude analyse ce processus à travers un corpus composé de: l'Histoire comique de Francion (1623) de Charles Sorel, la Première journée (1623) de Théophile de Viau, Les Avantures satyriques de Florinde (1625, anonyme), Le Gascon extravagant (1637) d'Onésime de Claireville, Le Page disgracié (1643) de Tristan L'Hermite, L'Autre Monde (1657-1662) de Cyrano de Bergerac, L'Orphelin infortuné (1660) de César François Oudin de Préfontaine, Les Aventures (1677) de Charles Coypeau Dassoucy, La Terre Australe connue (1676) de Gabriel de Foigny et l'Histoire des Sévarambes (1677-1679) de Denis Veiras. Au bout du parcours tracé par l'analyse des textes, la subjectivité qui préside à l'émergence des romans libertins à la première personne apparaît comme un Moi dissocié, suspendu à l'espace énonciatif neutre où se déploient ses impulsions contradictoires.