Thèse de doctorat en Études germaniques
Sous la direction de Jacques Le Rider et de Gerd Schwerhoff.
Soutenue en 2008
à Paris, EPHE , en partenariat avec École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques (Paris) (autre partenaire) .
Le jury était composé de Frédéric Barbier.
Cette étude a pour but d’analyser la question de l’éducation dans les écrits de jeunesse et de la période bâloise de Nietzsche. Alors qu’il est lycéen, étudiant et professeur, l’éducation est au cœur de ses préoccupations. Dès ses premiers écrits, il en définit les possibilités mais aussi les limites. L’éducation doit permettre aux individus de devenir ceux qu’ils sont. Elle doit offrir la possibilité aux génies de prendre conscience et d’exprimer leurs potentialités. Or l’institution d’éducation allemande et la « pseudo-culture » qu’elle inculque ne permettent pas à son époque de réaliser ses objectifs. C’est pourquoi Nietzsche se livre à une critique acerbe de l’éducation et de la culture de son époque. Il prône face à cela une éducation intempestive qui repose sur une conception inactuelle de la philologie classique et de l’Antiquité. Grecs et Latins pourront ainsi féconder l’esprit moderne pour qu’il crée sa propre culture et devienne réellement celui qu’il est
The question of education Nietzsche's writings from 1858 to 1876. "Become who you are"
This study analyzes the question of education in Nietzsche’s works written in his youth, and during his time in Basel. As a student and a professor, education is a central topic of his writings. Already in his earliest works he explores both its potential and limitations. For him, education should serve culture. Therefore, its highest priority should be to help realize the full potential of the only individuals who are able to lead civilization towards culture: the geniuses. But Nietzsche believes that the German educational system of his time does not accommodate this goal and to the contrary even hinders the geniuses from expressing their potential. Therefore, he advocates a radical departure from the “pseudo-culture” the German educational system proliferates and proposes a view of education based on an untimely approach to classical philology: Greek and Roman Antiquity should inspire the modern geniuses, who in turn would create their own culture and become who they are