Thèse soutenue

Gémeaux, androgynes, hermaphrodites, Narcisse : unité et dualité du corps politique, 1562-1676
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Auteur / Autrice : Cécile Michaut
Direction : Dominique Bertrand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 2

Résumé

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Aux XVIe et XVIIe siècle, les "monstres doubles" (c'est-à-dire les créatures ayant deux sexes, deux corps, ou deux têtes : les androgynes, les hermaphrodites, les gémeaux joints) se distinguent par leur fréquence et les interrogations angoissées qu'ils suscitent. Le monstre double est à la fois un signe annonciateur de schismes et de guerres civiles, un malade, un déviant. Mais il est parfois un signe annonçant une réconciliation, un symbole de concorde, de paix et d'amour. Le but de cette recherche est de réfléchir à la signification de ces monstres doubles. Notre hypothèse est qu'ils tiennent un discours sur l'autre (au sein d'un corps ou de la cité) qui est de nature politique. Mais ce discours, entre les premiers troubles religieux (1562) et la publication de La Terre australe connue de Foigny (1676) évolue. Une première partie de cette recherche est consacrée à la définition d'une famille mythogène, comprenant Hermaphrodite, l'Androgyne, Janus, les Gémeaux et Narcisse. Elle montre comment, dès l'Antiquité, ces figures ont questionné le rapport à l'autre. Une deuxième partie montre comment, au XVIe et au XVIIe siècle, ces figures sont devenues les emblèmes politiques ambivalents de la guerre et de la paix, de l'ordre et du désordre. Une troisième partie explique comment les romanciers et les dramaturges se sont emparés de ces symboles pour en donner une interprétation politique nouvelle. Enfin, une dernière partie est consacrée à l'hermaphrodite. Elle explique comment et pourquoi ce monstre équivoque et pourchassé devient, au XVIIe siècle, le porte-parole d'un nouvel Etat, qui ne tolère plus l'altérité, mais en a besoin